Par Maryne Zammit, journaliste
Célébrer la gastronomie française dans le monde entier, ils l’ont fait jeudi dernier. Aux quatre coins du monde, plus de 1 000 restaurants et ambassades ont participé à la première édition de Goût de France, une opération culinaire créée par Alain Ducasse, grand chef cuisinier, et Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères. Au Québec, seize chefs ont joué le jeu.
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis cinq ans, il manquait un événement comme Goût de France à la gastronomie française. Près d’un siècle après les Dîners d’Epicure inventés par l’éternel Auguste Escoffier, Alain Ducasse, grand chef cuisinier d’origine française, et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, ont lancé jeudi dernier la première édition de Goût de France. Ils ont sélectionné plus de 1 000 chefs issus de 150 pays différents et répartis sur les cinq continents. Leur mission : préparer un repas dit « à la française » comportant apéritif, entrée froide, entrée chaude, poisson ou crustacé, viande ou volaille, fromage français et dessert au chocolat ; le tout accompagné de vins et digestifs.
Au Québec, ils étaient seize à relever le défi, dont sept à Montréal. Parmi eux : Jonathan Garnier, animateur de l’émission Ça va chauffer sur TVA et chef copropriétaire de La Guilde culinaire, une école de cuisine renommée à Montréal. Plus qu’un repas, cet amoureux de la cuisine a choisi de faire vivre une véritable expérience de découverte culinaire à ses clients. « Notre but était qu’ils se sentent à la table du chef », explique-t-il.
[caption id="attachment_10193" align="alignleft" width="200"] Jonathan Garnier, chef à la Guilde Culinaire de Montréal (Crédit photo : DR)[/caption]La France, cette addition de terroirs
Pédagogique, il a misé sur la transmission de techniques et d’un patrimoine gastronomique qu’il acquis au travers de ses expériences en terres françaises. Plutôt que de livrer un repas à ses clients, il a transformé le comptoir du chef en véritable atelier culinaire. « Cela me permettait de partager mes recettes avec mes clients, d’expliquer nos choix de menu, et même comment accorder les vins aux mets servis… Cela rend la nourriture plus spirituelle », estime-t-il. Goût de France, c’était une opportunité pour lui de rendre hommage à une histoire et de mettre en valeur des terroirs variés de manière inédite.
Bouillabaisse en papillotes à la provençale et œufs pochés, Jonathan Garnier a revisité les classiques. Il a même réalisé, à cette occasion, un compressé de blanquette de veau avec des chips de riz. Sans oublier le fameux foie gras… sur lit de gelée saveur passion. « La cuisine française, c’est avant tout des techniques. Une fois acquise cette base solide, on peut créer des dizaines de plats si on a de l’imagination, car elles permettent d’assembler et d’équilibrer les gouts », ajoute-t-il. C’est donc sans surprise que ses clients ont retrouvé, jeudi soir, dans leurs assiettes, du sirop d’érable et des poires québécoises…
Au Consulat, de l’art de vivre à la française
Le Consulat général de France à Montréal n’a pas dérogé à l’opération Goût de France en s’associant avec la Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Canada afin de rassembler près de 180 personnes qui se sont réunies au Petit Opéra de l’École des métiers de la construction de Montréal pour célébrer la gastronomie française au son d’Offenbach. Alain Pignard, chef français installé dans la Belle Province depuis 28 ans, avait préparé un repas gastronomique, issu de ses meilleures recettes à La Palette Gourmande. Jugée par le consul Bruno Clerc comme « une réussite », la soirée a réuni tout le gratin de la diplomatie française à Montréal et de l’élite québécoise.
Reportage sur la soirée Goût de France à Montréal
Crédit photo : Rozenn Nicolle
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