Patrick Bruel revient sur nos écrans dans Un sac de billes, réalisé par Christian Duguay. Une nouvelle adaptation du livre éponyme de Joseph Joffo, qui sortira en salles le 16 juin prochain au Québec.
Par Manon Lefevre-Mons et Mathias Chevalier
Joseph a dix ans le jour où ses parents lui apprennent qu’il doit fuir pour échapper au régime nazi. Avec son frère Maurice, douze ans, ils quitteront Paris le soir même pour rejoindre la zone libre en espérant que cet exil ne soit pas définitif. Leur père, Roman (interprété par Patrick Bruel) devra abandonner son salon de coiffure au matin avec sa femme Anna (Elsa Zylberstein) et ses fils ainés pour les rejoindre à Nice.
Pour l’ensemble de la famille, ce départ est inattendu. À l’époque où le film commence, en 1941, la situation n’est pas encore critique pour tous les juifs de France. « Roman est propriétaire d’un établissement juif, et honoré de l’être. Il ne savait pas vers quelle horreur on allait les conduire », confie Patrick Bruel, qui a pris son rôle très à cœur.
Le tournage, ayant commencé en septembre 2015, a notamment été marqué par les attentats du mois de novembre. « Le 13 novembre 2015, j’ai tenu mes enfants dans les bras pour leur expliquer l’inexplicable, et quelques jours après, le 19, je tournais une scène dans laquelle je devais expliquer à des enfants de 1942 pourquoi ils devaient s’enfuir », explique l’artiste.
Un nouveau souffle
Un sac de billes est la deuxième adaptation au cinéma du roman de Joseph Joffo, la première étant sortie en 1975. Pour Christian Duguay, c’était l’occasion de porter un regard neuf sur ce récit autobiographique. « Je voulais rester fidèle à l’œuvre originale, mais il me fallait un axe nouveau. »
C’est pourquoi le réalisateur a choisi de mettre l’emphase sur le personnage du père, qui occupait une place moins importante dans la version de 1975. Aux côtés de Joseph Joffo, lui-même présent sur le tournage, Patrick Bruel a tout fait pour trouver le ton juste: « Je voulais ressembler le plus possible à son père. Aux souvenirs qu’il en avait ou à l’image qu’il s’était forgée. Les scènes étaient très profondes, très intenses à jouer. »
Christian Duguay tenait également à ce que l’histoire soit racontée à travers le regard de Joseph et Maurice. De cette façon, le film arbore un ton tragique sans jamais tomber dans le mélodrame. « Les enfants ont un point de vue solaire. Je ne voulais pas qu’il y ait de descente aux enfers », conclut-il.
Sortie au Québec: 16 juin 2017