Une signature musicale, voilà ce qu’est un bis. Des pièces, généralement brèves, jouées à la fin d’un programme de concert, pour remercier le public de sa présence et de son affection, traduite par ses applaudissements.
Mais il y a aussi un petit effet de catharsis dans ces pièces. Souvent la tension étant à son comble pendant le concert, on aurait besoin de ces petites pièces pour ne pas couper l’émotion d’un coup.
Ce disque d’Alexandre Tharaud est composé uniquement de rappels joués par le pianiste français après de nombreuses prestations. Ils sont d’un esprit plus libre, sans la contrainte de s’adapter à un programme pré-établi. Ils nous donnent surtout un éventail de plusieurs époques, ce qui met en relief toute la palette sonore de ce pianiste extraordinaire. On y trouve, non seulement du Bach, du Rameau et du Gluck, mais aussi les grands romantiques comme Chopin, Grieg, Tchaïkovski et Rachmaninov. Je recommande: la danse des Ombres heureuses de Glück, jouée dans la version arrangée par un des élèves de Franz Liszt, Alexander Siloti.
Alexandre Tharaud nous dit qu’il a construit le programme de cet album comme un autoportrait. On dirait que ces pièces sont une sorte de dédicace, de signature et d’autographe de ces concerts, le tout joué magistralement comme seul Alexandre Tharaud sait le faire.
Warner Érato: 34137, à partir du 26 novembre.