(crédit photo : Projet Montréal)
Par Cyrille Giraud (1)
Outre certaines querelles intestines propres à tout parti politique digne de ce nom, les mouvements écologistes ont un mal fou à trouver un juste milieu entre le fait d’avoir le coeur à gauche et le portefeuille à droite. Et cet éloignement se retrouve précisément dans la rhétorique des partis verts : on vous parle longuement des préoccupations globales mais on oublie de consacrer du temps à celles de tout un chacun.
Et mon argent dans tout ça ?
Des partis un peu trop grano-bobos
De l’autre côté de l’océan, le système pyramidale de gestation des grandes lignes politiques de Europe Écologie-Les Verts donne mal aux cheveux : profusion de courriels, constellation de contributions-propositions qui engendrent une multitude de motions, puis congrès médiatisés et suicidaires où les dirigeants s’entre-déchirent. Là encore on se retrouve confrontés à un problème de lisibilité.
Je ne dis pas pour autant que l’on doive abandonner l’écologie. C’est parfait que nous soyons capable de répondre sur-le-champ à la moindre question portant sur le gaz de schiste ou l’énergie nucléaire. Cependant ne nous complaisons pas en nous roulant dans le champ. En regardant au-delà des herbes hautes, il y a largement de quoi faire.
Parlons peu mais parlons bien… et mieux !
1- la nature du pétrole issu des sables bitumineux est dévastatrice pour notre environnement
3- la vétusté du pipeline en fait une passoire potentielle (indice : relire les 2 points précédents) Ces 3 points nous ramènent aux dangers liés à la pollution de notre sol, de nos nappes phréatiques et cours d’eau, et a fortiori à l’eau qui s’écoule directement de nos robinets.
Enfin, les risques économiques liés au déversement de produits toxiques peuvent être désastreux. La tragédie survenue à Lac-Mégantic en est malheureusement le meilleur exemple entre maisons et commerces soufflés, vies perdues et écosystèmes pollués. Les conséquences directes sur nos besoins immédiats et préoccupations quotidiennes doivent être systématiquement reliées à notre discours pour trouver une réelle résonance.
Au final, je demande une clarté appropriée, une réelle accessibilité universelle. Présentement ce n’est pas l’électeur qui est une personne intellectuellement handicapée, mais le politique qui a bien du mal à se faire comprendre depuis le beau milieu de son champ.
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(1) Montréalais d’adoption et vérificateur en matière de conformité dans le secteur des valeurs mobilières, Cyrille Giraud s’intéresse aux problèmes d’éthique, de déontologie et de transparence. Après avoir porté les couleurs de Europe Écologie-Les Verts en Amérique du Nord, il s’est porté candidat aux élections municipales pour Projet Montréal en 2013. Sensible aux questions sociales, économiques et environnementales, il s’implique aussi dans l’aide à l’intégration des immigrant(e)s en tant qu’animateur communautaire.