Plus de 30 pays ont participé à la réunion ministérielle de Montréal sur l’action climatique en fin de semaine à Montréal, à l’invitation de Catherine McKenna, ministre de l’environnement et du changement climatique du gouvernement du Canada, alors que les États-Unis ont réaffirmé qu’ils se retireraient de la COP21 si les termes n’en étaient pas modifiés.
Entourée de ses homologues chinois, Xie Zhenhua, et européen, Miguel Arias Canete, la ministre McKenna a déclaré : « Nous devons travailler ensemble et nous devons montrer du leadership, et le Canada va montrer du leadership pour pousser les accords de Paris, et travailler avec la Chine et l’Union Européenne ». Elle a rappelé que Ottawa travaille avec les provinces, les territoires, les villes et les entreprises pour prendre des mesures fortes contre le changement climatique, en mettant en place une taxe carbone notamment, mesure longtemps réclamée par le gouvernement du Québec.
À l’issue d’une journée à laquelle participait Nicolas Hulot, ministre français de la transition écologique et solidaire, les 30 pays sont tombés d’accord et ont indiqué que, « l’accord de Paris est irréversible et non négociable », qu’ils allaient « aller de l’avant pour réaliser les mesures de la COP21 » et ils ont rappelé que « environnement et économie vont de pair ». L’aide aux pays en développement pour lutter contre les changements climatiques a été confirmée.
« On a besoin du leadership du monde entier » a affirmé la ministre canadienne, comme un appel aux États-Unis de Donald Trump.
« Tous gagnants ou tous perdants »
« C’est plus qu’un texte sur lequel a été apposé des dizaines de signatures c’est un serment fait à nos enfants. C’est dire on ne va pas vous balancer dans un monde qu’on ne pourra plus maîtriser », a déclaré Nicolas Hulot. « On sera tous gagnants ou tous perdants », a-t-il ajouté.
En marge de cette rencontre, Nicolas Hulot a rencontré le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard ainsi que son homologue, David Heurtel, Ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du gouvernement du Québec, dans le cadre du Comité-conseil sur les changements climatiques. Ce fut l’occasion de partager des expériences des politiques menées et des stratégies à venir.
Contourner Trump par les États
Cette réunion sur le climat était la première depuis que Donald Trump a annoncé que les États-Unis se retiraient de la COP21. « Les États-Unis vont se retirer de la COP21 à moins qu’on obtienne des termes pro-Américains », a tweeté Sarah Sanders, porte-parole de la Maison-Blanche. Qu’importe! On contourne Donald Trump par les États résolument engagés contre le changement climatique. La ministre McKenna a notamment souligné les efforts de la Californie dans ce domaine.
Il y a 30 ans, le protocole de Montréal marquait les premiers pas dans la lutte contre les changements climatiques, en signant un accord visant à protéger la couche d’ozone. Fin 2015, à Paris lors de la COP21, près de 200 pays ont pris l’engagement de limiter la hausse de la température moyenne de la planète à 1,5 degrés Celsius en 2050 par rapport à son niveau de l’ère pré-industrielle. Déjà plusieurs pays, dont notamment la France et le Royaume-Uni, ont annoncé ces dernières semaines qu’ils interdiraient la vente de voitures à moteur à combustion à l’horizon 2040. La Norvège veut le faire dès 2025, l’Inde dès 2030 et la Chine réfléchit à un calendrier de mise en oeuvre.
Le Canada, l’Union Européenne et la Chine, étaient notamment accompagnés par les pays de l’Union Européenne, dont la France, mais aussi le Brésil, le Mexique, la Russie, l’Inde, la Corée du Sud, l’Indonésie ou encore l’Afrique du sud.
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