Montréal devient le passage obligé des dirigeants des Républicains (LR). Après Damien Abad, vice-Président du parti de Laurent Wauquiez, c’est au tour de Annie Genevard, Secrétaire générale des Républicains de rencontrer les militants de la métropole québécoise, pour prendre le pouls d’une section à l’histoire chargée.
« Les Républicains ne sont pas aux abonnés absents des idées et des valeurs! », s’exclame Annie Genevard, venue remonter le moral des troupes en terre québécoise le 28 avril dernier. Les troupes ont d’ailleurs répondu présentes à l’invitation d’Aurélia Le Tareau et Éric Portrait, pour un brunch en centre-ville de Montréal, pour débattre avec la Secrétaire générale des LR, députée du Doubs et vice-présidente de l’Assemblée nationale, ainsi que François Bonhomme, sénateur LR du Tarn-et-Garonne, membre du groupe d’amitié France-Canada.
La dirigeante de droite réaffirme les valeurs de son parti : libéral sur le plan économique et gaulliste sur le plan des valeurs.
La députée du Doubs dénonce la stratégie d’Emmanuel Macron qui veut « déstabiliser la droite en lui ouvrant les bras ». Pour autant, elle affirme que les LR ne sont pas morts et constituent la seule alternative à la majorité En Marche. Elle en veut pour preuve les 40 000 contributions faites par les militants aux Ateliers de la refondation du parti et les 100 000 votants lors de l’élection de Laurent Wauquiez à la tête des Républicains. « Il a une vraie légitimité et arrive avec un message clair, distinct du Front National (FN) », affirme-t-elle. Le nouveau président des LR a recueilli 75% des votes des militants.
Le malaise sur le discours de l’immigration
Car au sein de la section LR en terre québécoise, le malaise, quant au discours de Laurent Wauquiez sur l’immigration, se fait sentir. « Ici, nous sommes nous-même des immigrants » justifie une militante. Elle ajoute que seuls les discours sur l’immigration et la sécurité sont relayés par les médias. Annie Genevard veut rassurer son auditoire : « oui à l’immigration régulière, non à l’immigration irrégulière, on n’est pas sur le discours du FN! ». Elle rappelle que chaque année 262000 titres de séjour sont délivrés et 100000 demandes d’asile sont formulées dont 4% seulement sont acceptées. « Le problème, c’est que les demandeurs refusés ne sont pas reconduits à la frontière », se désole Mme Genevard.
Face à ceux qui préfèrent le discours de Valérie Pécresse, elle reconnait que, s’il y a des sensibilités différentes, sur le fond le discours de la présidente de la région Île-de-France n’est pas différent de celui de Laurent Wauquiez.
Un nouveau projet
La dirigeante du parti de droite explique que le nouveau projet du parti est piloté par Virginie Calmels, bras droit d’Alain Juppé, Guillaume Larrivé, fidèle de Nicolas Sarkozy et Luc Ferry, philosophe. « Le premier rendez-vous des idées, ça va être l’Europe », avance Mme Genevard.
« Vous appartenez à une famille politique qui est debout et qui a besoin de vous », lance la Secrétaire générale, en rappelant l’importance de la fidélité à sa famille politique. Il faut dire que la section montréalaise reste amère à la suite du « changement de casaque » de l’ex-député de la circonscription, Frédéric Lefebvre, entre les deux tours des élections législatives.
Sur le plan local, Aurelia Le Tareau, conseillère consulaire de Montréal, ne décolère pas face à Emmanuel Macron, qu’elle qualifie d’ « illusionniste ». Elle dénonce les coupures dans le budget des bourses scolaires à l’étranger. « C’est un scandale, il y a des familles qui vivent dans une grande précarité à cause des coupures », proteste l’élue des Républicains.
Entrevue exclusive avec Annie Genevard, recueillie par Nathalie Simon-Clerc:
(crédit photo: Nathalie Simon-Clerc)
À lire aussi:
http://loutardeliberee.com/visite-a-montreal-5-parlementaires-lr-denoncent/