Le député des Français établis en Amérique du Nord, Roland Lescure, a voté contre l’amendement numéro 1570 présenté à l’assemblée lundi dernier. Celui-ci visait à « traduire en loi l’engagement pris par [Emmanuel Macron] de réussir la sortie du glyphosate en trois ans », comme l’expliquait le député LREM Matthieu Orphelin (ex-EELV), qui portait la proposition de loi dans l’hémicycle. Ce faisant, Roland Lescure a préféré s’aligner sur la position de Stéphane Travert, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, qui s’est dit « défavorable » à l’amendement qui ferait, selon lui, « supporter aux seuls agriculteurs les surcoûts liés à la diminution de l’utilisation du glyphosate ».
Malgré cet accord entre Roland Lescure et le ministre sur cette question, la majorité gouvernementale n’a pas fait lutte commune comme à son habitude. Dans une assemblée étonnamment vide étant donné la médiatisation du sujet (83 votants pour 577 sièges), 16 députés LREM ont soutenu le texte contre 36 qui s’y sont opposés. La droite, elle, a fait bloc contre la mesure devant une gauche littéralement absente. Finalement, le texte a été rejeté par 63 voix, contre 20 pour et deux abstentions.
Le glyphosate est une molécule qui se retrouve dans les herbicides les plus utilisés en France, malgré les propriétés cancérigènes que lui attribue l’OMS. Si le produit a été interdit pour l’utilisation des particuliers, il reste donc très populaire dans l’agriculture commerciale. Des 700 000 tonnes de glyphosate vendues dans le monde chaque année, le marché hexagonal en absorbe 8 000.
(journaliste: Jacques Simon) (photo: archives l’Outarde Libérée)