Le 29 février dernier, l’agriculteur français qui a défrayé la chronique, Paul François, était en visite à Montréal, à l’invitation du Centre interdisciplinaire de recherche en développement international et société (CIRDIS) de l’UQAM, en partenariat avec Équiterre . Au cours d’un conférence intitulée « Victoire historique contre Monsanto ! Et après ? », il est revenu sur le procès historique gagné contre le géant américain, et a mis en garde les agriculteurs.
Coma à répétition et séquelles permanentes, c’est ce à quoi le producteur de céréales charentais Paul François doit faire face depuis une intoxication aiguë due à l’inhalation d’un herbicide vendu par Monsanto. Lui-même un fervent utilisateur de produits chimiques avant les années 2000, il dénonce à présent l’épandage outrancier de pesticides et poisons dans l’agriculture intensive pratiquée à l’échelle de la planète. Il a gagné en septembre dernier les premières étapes d’un procès contre le mastodonte de l’agrochimie, statistiques médicales et analyses chimiques à l’appui.
Il refuse que Monsanto agisse en toute impunité : l’emploi des produits aussi forts que le 24D (l’agent orange rendu tristement célèbre lors de la guerre du Viet-Nam) sur du maïs génétiquement modifié pour lui résister, et ce à la grandeur des champs canadiens, ne devrait pas passer sous silence.
Un reportage de Anne-Hélène Mai et Charlotte Lopez
(crédit photo : Charlotte Lopez)