Samedi dernier, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Ban Ki-Moon, a achevé une visite officielle de deux jours à Montréal, à l’invitation de Denis Coderre, en se rendant au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) sur la rue de Maisonneuve, « modèle pour la France » selon le maire de Montréal.
Ouvert l’année dernière, le CPRMV, initiative montréalaise basée sur la prévention, a déjà reçu 612 appels et effectué 144 interventions directes. « Depuis son ouverture, il est devenu une référence tant à l’échelle nationale qu’internationale. Aujourd’hui, la Belgique et la France s’inspirent du modèle montréalais. Notre souhait est que les maires du monde puissent faire de même », a déclaré le maire de Montréal. Selon lui, la stratégie du centre est basée sur la prévention plutôt que sur la répression, et s’articule autour de l’éducation, la formation, la mobilisation de la communauté et la promotion du vivre-ensemble. « C’est un équilibre en ouverture et vigilance », a complété le maire Coderre.
En France, plus de 8 000 cas de radicalisation ont été signalés selon un bilan officiel à fin janvier. Le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI), créé en avril 2014, propose du soutien aux familles et de l’aide aux jeunes en voie de radicalisation. Et d’ici quelques semaines, la ville de Sarcelles, en région parisienne, sera la première collectivité locale à ouvrir un centre de prévention de la radicalisation. Pourtant l’épineux dossier de la déchéance de la nationalité, aura eu raison de la lune de miel du CPDSI avec l’État, puisque l’association vient de décliner l’octroi d’une subvention de près de 600 000 euros, indiquant que « la déchéance de nationalité crée un contexte politique défavorable à l’entreprise pédagogique et scientifique pour prévenir la radicalisation ».
Alors que Ban Ki-Moon effectuait sa visite à Montréal, le représentant permanent de la France à l’ONU, expliquait à New-York en assemblée générale vendredi dernier, que les mesures adoptées par l’Hexagone, « s’inscrivent dans les domaines d’actions identifiés par le Secrétaire général (le 15 janvier). Notre action a une dimension essentiellement préventive, dans le cadre du plan national de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes adopté en avril 2014. » Le diplomate français ajoute : « Le site internet « stop-djihadisme.gouv.fr » a par ailleurs été mis en ligne il y a un an, à destination des personnes en voie de radicalisation et de leurs proches. »
J’apprécie énormément son engagement et son leadership
Mais c’est aussi en tant que président de Métropolis, l’association mondiale des grandes métropoles, que Denis Coderre recevait le diplomate onusien à l’Hôtel de ville de Montréal. Au menu des discussions entre les deux dirigeants, outre la lutte contre la radicalisation, les changements climatiques et l’accueil des réfugiés dans un monde, « qui se définit maintenant en termes de métropoles », selon le maire de Montréal. Ban Ki-Moon a salué l’engagement du maire Coderre dans ces dossiers, et a indiqué que les politiques nationales se déclinent au niveau des villes au quotidien. C’est lors de son voyage à Paris en décembre dernier, pour la COP21, que Denis Coderre avait pu s’entretenir pour une 3e fois avec le secrétaire général de l’ONU.
« Le maire Coderre était à Paris en décembre pour le sommet historique sur le climat. J’apprécie énormément son engagement et son leadership. En tant que Secrétaire général, je me considère très chanceux d’avoir un maire comme lui qui travaille avec les Nations Unies à la cause du développement durable », a déclaré M. Ban.
Le diplomate onusien a également effectué une visite à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), organisme onusien de standardisation du transport aéronautique international, dont le siège est à Montréal.
« J’ai assuré le Secrétaire général qu’il pouvait compter sur Montréal pour relever les défis auxquels le monde est confronté, et comme partenaire privilégié pour réaliser les objectifs ambitieux des Nations Unies », a ajouté le maire de Montréal.
(crédit photo Une: Nathalie Simon-Clerc)