Sophie Lartilleux-Suberville, élue consulaire de San Francisco et deuxième de liste pour La République En Marche (LREM) dans le cadre des élections sénatoriales à venir, était de passage à Montréal le samedi 9 septembre. Elle a tenu un déjeuner-débat au café Zoha avec des militants de son mouvement.
Par Jacques Simon
Entourée d’une vingtaine de personnes, pour la plupart marcheurs de longue date, Sophie Lartilleux-Suberville a tenu une conférence de trois heures sous forme de dialogue. Son objectif, revenir sur le programme de LREM en vue des élections sénatoriales du 24 septembre prochain, mais aussi présenter le rôle des élus consulaires et des sénateurs. Deux professions qui sont « assez mal connues du grand public », explique-t-elle. Au menu donc, un crash course sur son occupation, compétences, défis, et objectifs, ainsi que sur l’élection des sénateurs, position qu’elle espère bien obtenir à l’issue du scrutin.
« Les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect », rappelle la candidate. Comprenez : « vous n’aurez pas l’occasion de voter pour moi ». Et pour cause, les sénatoriales sont l’affaire des grands électeurs qui sont au nombre de 533 pour la circonscription des français de l’étranger (qui, à l’inverse des législatives, ne sont pas subdivisés en régions), dont 32 résidant au Canada.
Ce n’est donc pas en premier lieu pour aller à la rencontre du public que s’est déplacée Sophie Lartilleux-Suberville, mais pour aller rencontrer les élus consulaires de Montréal qui, eux, pourront voter.
Une position précaire
« On va chercher les voix », explique son assistante. Ces voix, elles se font rares pour la liste LREM. Non pas que les grands électeurs soient particulièrement farouches à la majorité gouvernementale; simplement, le mouvement macroniste n’existait pas lors des dernières élections consulaires. Le seul moyen donc pour la liste marcheuse de s’assurer des voix est de compter sur des défections d’élus d’autres partis.
« On parle à tout le monde, on ne discrimine pas », explique Lartilleux-Suberville. Si elle avoue ouvertement être de sensibilité plutôt de droite, la liste LREM inclut des personnes de toutes les tendances. C’est d’ailleurs ce qui permet au mouvement d’aller chercher des grands électeurs, tant à droite qu’à gauche, en mettant de l’avant le côté « ni de droite, ni de gauche » qu’Emmanuel Macron avait déjà utilisé lors de l’élection présidentielle.
Pourtant, cela risque de ne pas être suffisant. « On est dans une position difficile et on le sait, avoue la candidate, certaines personnes disent qu’elles sont intéressées par le mouvement, mais ne le rejoindront qu’après les élections ». Une façon d’éviter de se retrouver dans une situation désagréable si la liste LREM venait à perdre son pari électoral.
(Crédits photos Claire Killian)