Le 17 août prochain sortira sur les écrans québécois, le film « 7 jours pas plus » du réalisateur Héctor Cabello Reyes. Premier long-métrage écrit et réalisé par Cabello Reyes, ce film met en vedette Benoît Poelvoorde, Alexandra Lamy et l’acteur indien Pitobash.
Par Pascal Eloy, chroniqueur
Comme l’écrit la société Axia Films qui distribue cette œuvre : « quel est le point commun entre une vache qui tombe du ciel, un quincaillier célibataire et maniaque, un jeune Indien perdu, et une jolie normande qui aime les quincailliers maniaques ? »
Tel est l’objet de ce film que l’on pourrait classer parmi les OFNI (Objets filmés non identifiés), un peu comme le film « Les émotifs anonymes », où déjà Poelvoorde s’illustrait à contre-rôle… Voilà pourquoi je n’en dirai pas plus sur cette histoire qui constitue un remake du film argentin « El Chino » ayant reçu le Prix Goya du meilleur film étranger en langue espagnole en 2012. Comme le précise encore Cabello Reyes : « c’était un film formidable, mais je voyais certaines choses différemment. Je me suis vraiment emparé de l’histoire, je me suis projeté. Je voyais très bien comment la raconter et en faire quelque chose d’autre, avec plus d’émotion et de profondeur, tout en gardant la comédie ».
L’histoire est étonnante, et elle mérite d’être regardée avec un œil d’enfant, même s’il me semble que la fin arrive rapidement après des digressions peut-être un peu longues. Quoi qu’il en soit Benoit Poelvoorde est parfait dans ce rôle de quincailler bourru qui finalement se révèle être un homme sensible, blessé par son histoire familiale. Il parvient malgré son côté psychorigide, à s’ouvrir aux autres avec beaucoup de tendresse cachée… comme si, parfois, il valait mieux se montrer bourru pour pouvoir, de temps en temps, laisser percer une touche de naïveté et de tendresse.
En ce qui concerne Alexandra Lamy, je l’ai trouvé un peu « nunuche » dans ce rôle de vieille fille que sa sœur cherche à marier à tout prix. Mis à part la scène très sincère et émouvante où elle avoue son amour à son quincailler borné, on est loin de sa prestation rayonnante dans « Tout le monde debout ». Dommage !
Quant à Pitobash, ce clandestin indien qui ne parle que le bengali, chaque tentative du quincaillier de s’en débarrasser contribue à leur rapprochement. Comme se rappelle le réalisateur, au sujet de leur rencontre, « on a fait des essais sur Skype et ça a tout de suite fonctionné. C’était lui. Il a été formé à l’anglaise, avec un professionnalisme d’un autre temps. Je n’ai jamais travaillé avec quelqu’un qui ait cette virtuosité, cette disponibilité, cette volonté de participer à une œuvre commune ». Et cette précision transparaît dans le film puisque l’acteur ne parlait pas français transmet quasiment tout dans ses mimiques, et ses regards. Enfin, si Pitobash ne connaissait pas Benoît Poelvoorde lorsqu’il a accepté le projet. Cependant, il avait une idole en la personne de Quentin Tarantino et lorsque cherché sur Google des informations sur son futur partenaire belge, il a découvert que celui-ci avait été dans le jury de Tarantino, à Cannes, et que le réalisateur américain disait que Poelvoorde était le plus grand acteur européen actuel.
Bref, un film intéressant, tourné en sept semaines, en France et en Belgique ; un bon film pour le dimanche soir car si cette comédie n’atteint pas des sommets, il faut reconnaître que la complicité entre Poelvoorde et ce jeune déraciné dégage beaucoup de la tendresse. Donc, un vraiment bon moment de cinéma accessible à tous, qui vous permettra peut-être de répondre à la question : tout ce qui nous arrive relève-t-il vraiment du hasard ?