Le film « Tout le monde debout », le premier long-métrage du réalisateur et acteur, Franck Dubosc, sort sur les écrans québécois aujourd’hui. Drôle et plein d’espoir, ce film aborde le handicap au travers d’une histoire d’amour entre une Alexandra Lamy resplendissante et un Franck Dubosc touchant, qui réussit ainsi son passage à la réalisation.
Par Pascal Eloy, chroniqueur
Ce film raconte l’histoire de Jocelyn, homme d’affaire en pleine réussite, qui est aussi un dragueur et un menteur invétéré. A la mort de sa mère, il se retrouve par hasard dans son appartement quand une belle jeune fille fait son apparition. Comme il est assis dans le fauteuil d’handicapé de sa mère, un quiproquo s’installe. Voulant en profiter pour draguer cette belle blonde, il accepte de participer, avec elle, à un repas de famille le week-end suivant… Manque de chance… En fait, la belle blonde veut profiter de son handicap pour le présenter à sa sœur, Florence, elle aussi en fauteuil roulant…
Connaissant les rôles habituels de Frank Dubosc, on aurait pu craindre que ce film serait truffé de « grosses vannes gratuites, un peu lourdes ». Mais, il n’en est rien ! Ce film est réellement une très jolie comédie romantique finement écrite décrivant la relation improbable entre un dragueur, menteur, et une jeune femme simple, handicapée. Rien ne les prédisposait à se retrouver et pourtant le résultat est fort, touchant, séduisant, plein d’espoir… d’autant que le personnage le plus égratigné dans le film n’est pas Florence l’handicapée, mais Jocelyn le valide.
Si Frank Dubosc reste humble face à ce travail de réalisation qui contient quelques petites incohérences, il confie quand même que « rien de ce que j’avais fait auparavant ne m’avait autant excité, enthousiasmé, comblé ». Et cela se sent. En effet, s’il aurait pu être risqué ou scabreux de faire un film comique sur le handicap, le film passe le test haut la main tant il dégage une sorte de poésie avec beaucoup d’autodérision et un humour très doux et sensible. On sent que Frank Dubosc a connu cette situation du handicap (sa maman s’est retrouvée un jour en fauteuil roulant) et qu’il y a beaucoup pensé « Il y a une question que je me suis souvent posée, qui m’interpelle : et si tu tombais amoureux de quelqu’un d’handicapé ? C’est une vision du futur un peu compliquée, certes. Est-ce que l’amour serait plus fort que la raison ? Je pense que oui et c’est pour cela que j’ai voulu faire ce film. »
De l’amour et du courage ! C’est effectivement ce qu’Alexandra Lamy, la sœur handicapée, dégage tout au long du film. Elle est rayonnante de beauté et de force tranquille et, pour y parvenir Alexandra confie s’être inspirée du « sourire solaire d’Emmanuelle Morch, membre de l’équipe de France qui a participé aux Jeux Olympiques de Rio. Autant le film « Intouchable » avait abordé le handicap sous un angle nouveau, autant ce film y rajoute une note de tendresse car il raconte une histoire d’amour tout à fait plausible.
Notons encore le jeu de Gérard Darmon, gastro-entérologue ou proctologue gay, ami de Jocelin ; d’Elsa Zylberstein en secrétaire un peu nunuche amoureuse de son patron ; de Claude Brasseur enfin presque sympathique en vieil incontinent philosophe ou de François-Xavier Demaison, en curé de Lourdes perspicace…. Bref, une galerie de personnages intéressante et un peu à contre rôle.
En conclusion, ce film est une réelle belle découverte, un premier essai très réussi, avec beaucoup d’humour, de finesse et de tendresse. A voir, vraiment !
(crédit photo: AZ Films)