Yan Chantrel est l’un des trois élus à l’AFE qui siégera à la commission centrale du STAFE, le Soutien au Tissu Associatif des Français de l’Étranger, le nouveau dispositif qui remplace la réserve parlementaire pour les associations des Français de l’étranger. Si l’élu montréalais estime que la modification de l’ancien système était nécessaire, il concède toutefois que « tout n’est pas parfait ».
De retour de la 28e session de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), qui s’est déroulé du 12 au 16 mars derniers à Paris, Yan Chantrel a ajouté une mission supplémentaire à son mandat. Il est l’un des trois élus qui siégera à la nouvelle commission centrale du STAFE, également composée du ministre de tutelle, Jean-Baptiste Lemoyne, d’un représentant de Français du Monde, d’un représentant de l’Union des Français de l’Étranger (UFE) et de quatre fonctionnaires du Quai d’Orsay.
L’élu de Montréal regrette pourtant que les administratifs prennent le pas sur les élus de terrain. « La réserve parlementaire était détenue par des élus. Désormais, l’Administration est quasi-majoritaire », remarque M. Chantrel, qui garde espoir et souhaite pouvoir faire des recommandations si, à l’usage, le fonctionnement du STAFE présente des failles.
Les deux autres élus sont: Nadine Pripp du groupe de l’Alliance de la droite, du centre et des indépendants et Marie-Christine Haritcalde du groupe Conseillers Indépendants et Libres. La structure ne sera plus gérée par les parlementaires, comme c’était le cas dans le passé.
« Il manque un million… »
« Pour moi, il est indispensable d’avoir une totale transparence sur les sommes attribuées et sur leurs destinataires », plaide l’élu du Canada qui veut une publication de la liste des récipiendaires. « Comme dans mon mandat d’élu, j’aurais un rôle de poil à gratter pour m’assurer que tout fonctionne bien et qu’aucune association ne soit lésée. », fait-il valoir.
L’ancien candidat socialiste à l’élection législative de 2017 se réjouit néanmoins de la suppression de la réserve parlementaire « très clientéliste ». « C’était une de mes propositions lors de la campagne des législatives », rappelle M. Chantrel. Pourtant, il dénonce le budget de deux millions d’euros, alors que la réserve parlementaire était de trois millions. « Il manque un million, alors qu’on nous avait promis un budget identique », rappelle-t-il. L’élu du Canada ne désespère pas. « À l’appui des bons projets présentés, on pourra peut-être retrouver le niveau d’avant », espère-t-il.
Ce que l’on sait du STAFE…
L’appel à projets aura lieu dans les prochaines semaines (« fin mars-début avril »). Les candidats à une subvention de 2 000 à 20 000 euros devront « passer » une première étape: la validation en Conseil consulaire (mai-juin). Chaque conseil pourra présenter trois projets à la commission centrale qui statuera en octobre 2018. La subvention demandée ne pourra excéder 50% du budget total de la structure demandeuse.
Les deux tiers des fonds de la réserve parlementaire étaient attribués aux projets éducatifs. De son côté, Yan Chantrel souhaite encourager des projets éducatifs, culturels ou d’éducation sociale. « Il faut que le STAFE aide des projets qui ont une véritable utilité et qui vont faire vivre la communauté française », justifie l’élu du Canada. Le Quai d’Orsay prévoit de publier sous peu les modalités de ce nouveau dispositif.
(crédit photo: Archives l’Outarde Libérée)