Pour la Fédération des Français de l’étranger (FFE) du Parti socialiste (PS), 2016 est une année qui prépare à 2017. Car une année d’élections, présidentielles et législatives, arrive avec son lot de promesses et de changements. Entre dossiers d’actualité et union de la gauche, « 2016 doit être une année calquée sur la planète », selon le secrétaire de section du PS à Montréal et numéro deux de la FFE, Ramzi Sfeir. Il présente les visions du parti pour 2016.
Entrevue réalisée par Camille Feireisen
L’Outarde Libérée : Quels sont les projets 2016 pour le parti PS Outre-Atlantique ?
Ramzi Sfeir : L’union de la gauche sera notre grand projet cette année. Nous avons toujours fonctionné en grande roue et quand nous ne l’avons pas fait, cela n’a pas fonctionné. C’est un projet local, mais aussi international.
Nous allons d’abord préparer les primaires pour les législatives [se déroulant en juin 2017], ce sera notre plus gros travail. Cette année, le premier ministre Manuel Valls viendra à Montréal, éventuellement le ministre de l’économie Emmanuel Macron, même si cela reste à confirmer. Quant à Axelle Lemaire [le secrétaire d’État au numérique du gouvernement français], elle sera aussi en visite à Montréal pour parler du label « french tech », car Montréal est une ville très intéressante du point de vue de ses technologies. D’ici mars, nous commencerons à organiser une série de conférences sur des thèmes d’actualité. Nous allons, bien sûr, reprendre le thème du terrorisme pour le développer avec des invités et conférenciers.
L’Outarde Libérée : Concernant la déchéance de nationalité, quelle est la position de la Fédération des Français de l’étranger du PS ?
Ramzi Sfeir : Nous travaillons dessus et nous y sommes clairement opposés. Nous avons déjà largement partagé des communiqués qui ont été diffusés. Nous continuons le mouvement jusqu’à ce qu’il y ait une action du gouvernement. Nous vivons à l’étranger alors pour nous le côté « on a peur de l’étranger », on ne le connaît pas. Finalement, c’est une position populiste qui nous étonne. Bien sûr, nous sommes des militants, mais cela ne veut pas dire que nous soutenons pas tout et n’importe quoi. Nous vivons dans un pays où les Français deviennent binationaux, contrairement à ceux vivant à Singapour, ou en Chine. Il n’est pas toujours possible de prendre la nationalité du pays dans lequel on vit, ici, au Canada, nous sommes tous susceptibles de la prendre. Je pense d’ailleurs qu’on finit tous par prendre la nationalité canadienne.
L’outarde Libérée : Y a-t-il d’autres dossiers que vous souhaitez mettre de l’avant pour représenter les Français de l’étranger ?
Ramzi Sfeir : La réforme des listes électorales et le projet de loi visant à interdire la double inscription sur les listes électorales des Français de l’étranger crée des divisions à l’intérieur de tous les partis politiques. Pour les représentants des Français de l’étranger cette double inscription est inévitable, tandis que pour les élus locaux en France, ils sont plus détachés de l’étranger et comprennent peut-être moins les enjeux. Ce n’est pas propre au PS, mais bien une coupure entre les représentants des Français de l’étranger et ceux sur place. Nous essayons, de notre côté, d’aider le ministère des affaires étrangères afin de réduire les procédures, en donnant des observations au fur et à mesure. Nous avons pris l’habitude, pendant les campagnes électorales, de tenir un maximum de conférences, notamment pour aider les gens à voter et ce, quel que soit leur parti politique. Nous avons un engament citoyen et dépensons beaucoup pour que nos compatriotes s’inscrivent sur les listes. Nous pensons que plus il y en a, plus c’est représentatif.
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