Ibrahim Maalouf, c’est le grand nom du jazz de ces dix dernières années. Avec son style moderne, poétique et empreint de sa culture franco-libanaise, le musicien s’est fait sa place parmi les plus grands. Humble, sympathique et véritablement amoureux de son art, il fera profiter de son nouvel album Kalthoum les spectateurs montréalais lors d’un concert à la Maison symphonique de Montréal (dans le cadre de Pop Montréal), le 23 septembre prochain.
Né au Liban il y a 35 ans, Ibrahim Maalouf baigne dans la musique dès son plus jeune âge. Une mère pianiste, un père trompettiste, et une enfance en France. Un métissage culturel qui s’imprègne inévitablement dans son style musical, mais toujours de façon subtile. Lorsqu’il compose, Ibrahim Maalouf suit ses intuitions, ses envies, sans se cacher sous une étiquette musicale. « Naturellement je crois que je me dirige vers une couleur qui n’est pas précise, mais qui est un mélange de plein de choses que j’aime. C’est assez instinctif. »
On dit de lui qu’il modernise le jazz, avec son approche nouvelle, et ses reprises de tubes internationaux comme Run the World de Beyoncé, ou encore ses duos avec Louane ou les L.E.J. « J’aime bien travailler avec les jeunes artistes, parce qu’ils amènent des idées neuves. Même si leur travail est très populaire, grand public, pas forcément aussi complexe que d’autres styles musicaux, ils amènent de la fraicheur. » Ce qu’on aime finalement chez Ibrahim Maalouf, c’est son envie de travailler avec de jeunes artistes comme avec des musiciens atypiques, dont le style est moins connu moins compris. « J’aime la diversité qu’offre la musique quand il s’agit de faire des rencontres. »
La musique comme instrument de partage
Plus connu pour ses performances à la trompette, il est pourtant très doué dans plein d’autres domaines. Notamment le piano, instrument présent dans ses albums et dont il joue lui même. La musique d’Ibrahim Maalouf c’est une couleur, une ambiance, un partage, qui n’a pas besoin d’être défini par une capacité à jouer de tel ou tel instrument. « Je pense que si les gens aiment bien ce que je fais, ils aiment ma musique tout court, pas juste le fait que je sois trompettiste. Ils aiment parce que ça leur parle, parce que je raconte une histoire, mon histoire à travers la musique. »
Un artiste complet qui en plus de composer, produit, enseigne, mais surtout prend du plaisir à transmettre son amour pour la musique face à un public de plus en plus grand. « Mon métier c’est de transmettre quelque chose que j’aime, que se soit devant mes élèves au conservatoire, ou devant mon public sur scène, ou même avec mes amis et ma famille. » Ibrahim Maalouf confie d’ailleurs qu’enseigner est pour lui la meilleure façon de continuer à apprendre. « Être enseignant, c’est structurer ses idées, c’est choisir son vocabulaire, expliquer certaines choses, à remettre en cause ses propres certitudes. »
Un monde avec Ibrahim Maalouf
Dans un monde actuel torturé, dans une France meurtrie depuis plus d’un an, la musique d’Ibrahim Maalouf vient réchauffer les cœurs, vient s’enrouler autour de vous comme les bras de quelqu’un dans lesquels vous pouvez autant rire que pleurer. La musique offerte par cet artiste est comme il le dit si bien « un peu cynique et en même temps plein d’espoir et d’envie de faire changer les choses », une parfaite osmose avec l’actualité et toujours dans un but de partage et de transmission. « Peu importe nos croyances, nos religions, l’important, dans tout ça c’est de partager quelque chose. On me demande parfois s’il y a des gens du Front national dans mon public, je n’en sais rien et je m’en moque. L’idée c’est qu’on soit en communion autour de la musique, joyeuse ou non. Le reste est peu important finalement. » Nous, nous savons ce qui est important : avoir un artiste français aussi simple, qui fait du bien aux oreilles, dans un style musical qui pouvait paraître inaccessible jusqu’à présent. Il n’y a rien d’impossible, juste les bonnes personnes pour nous le faire réaliser.
Ibrahim Maalouf sera en concert le 22 septembre à Québec et le 23 septembre à la Maison symphonique de Montréal.
(crédit photo : Denis Rouvre – gracieuseté)