Déchéance de la nationalité, radicalisation, jeunesse, l’ancienne ministre française de la Justice, Christiane Taubira, a fait le tour de nombreux sujets ce lundi 14 mars lors d’une conférence donnée à Montréal, accueillie par le Club Jean Jaurès, au Gesu sur la rue de Bleury.
Par Charlotte Lopez
C’est dans le cadre d’une conférence intime, entourée d’une centaine de personnes, que Christiane Taubira a tenu à s’exprimer sur des sujets lui tenant à cœur ce lundi soir à Montréal. La conférence d’une demi-heure suivie d’une séance de questions-réponses s’est déroulée face à un public jeune et averti, bi ou plurinationaux pour la plupart.
L’ancienne garde des Sceaux est revenue sur le déroulement des démarches effectuées lors des attentats du 13 novembre dernier à Paris et sur l’adoption, en suivant, de la loi sur la déchéance de la nationalité, par les élus français. Cette adoption, qui a signé sa démission du gouvernement français en janvier, ne correspond pas à ses valeurs ; pour elle, cette loi n’a aucun sens, car elle ne sera pas applicable sur les terroristes kamikazes qui se donnent la mort lors d’attentats comme celui de novembre.
Je crois en l’intelligence collective, au consensus
Pour madame Taubira, « il n’y a pas de sécurité durable possible sans fraternité », elle croit en la conciliation et la médiation pour refaire la nation ensemble. Il est important, selon elle, de « comprendre, repérer et agir, car la radicalisation se fait au sein même de la société. »
Aussi, Christiane Taubira croit « profondément à la vitalité des générations et à la jeunesse », c’est pourquoi elle était aussi présente à Montréal, pour échanger avec la jeunesse française à l’étranger. « Vous avez rendez-vous avec votre pays et avec le monde », a-t-elle lancé, pour inciter la nouvelle génération à s’engager. Elle voulait savoir comment ces jeunes binationaux ou plurinationaux se sentent ici, au Québec, loin de leur pays d’origine.
Beaucoup en ont profité pour la rencontrer après la conférence, alors qu’elle s’est livré à une séance de signatures impromptue, de son dernier ouvrage « Murmures à la jeunesse ».
De son côté, Ramzi Sfeir, président du Club Jean-Jaurès, se félicite du succès rencontré, et indique que plus de 1 200 personnes l’avaient sollicité pour assister à cette conférence.
Un reportage de Camille Feireisen, Charlotte Lopez et Nathalie Simon-Clerc :
(crédit photo : Nathalie Simon-Clerc)