Le Festival Quartiers Danses s’est installé du 7 au 17 septembre dans plusieurs quartiers de Montréal, pour faire découvrir la danse contemporaine sous toutes ses formes. C’était l’occasion pour Julie Dossavi, danseuse et chorégraphe française de présenter trois de ses spectacles face à un public souvent non initié à cet art.
La danse, Julie Dossavi est née avec. Chez elle, il y a toujours de la musique, on danse beaucoup. Pourtant elle commence par l’athlétisme, sport qui la pousse à aller toujours plus loin. Mais compétitrice dans l’âme et voyant ses scores baisser, Julie Dossavi décide de prendre un virage inattendu vers le patinage artistique. « Après un an, je me suis dit que si j’étais à l’aise sur la glace j’allais l’être encore plus sur le sol. » C’est comme ça que son parcours atypique commence. Elle a déjà 14 ans, ce qui est plutôt âgé pour débuter dans le milieu de la danse. Car pour rentrer dans la case de « danseuse professionnelle » il faut souvent avoir commencé la danse le plus tôt possible, et surtout avoir fait du classique. « La danse classique je ne me voyais pas en faire. Ce n’était absolument pas fait pour moi. J’admire cette danse, pour l’élévation, les jeux de jambes. Mais moi, je suis dans la terre, dans le sol. Ça n’avait rien à voir. »
En 2004, après avoir fondé sa compagnie un an plus tôt, sa carrière de danseuse professionnelle décolle et elle est choisie par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques de Paris (SACD) pour créer un spectacle de toute pièce avec un chorégraphe de son choix. « Je voulais travailler avec un homme, avec une gestuelle féminine et sensuelle. Daniel Larrieu a accepté de faire partie de l’aventure, alors qu’il venait d’un univers opposé au mien. » Vingt jours de travail plus tard, le spectacle À chaque vent le papillon se déplace sur le saule voit le jour et sera présenté au Festival d’Avignon. « Le spectacle est une montée en puissance, toute douce, et au moment où ça peut s’enflammer, j’éteins tout. J’attise cette montée en puissance. »
La danse contemporaine
Dans ces spectacles, Julie Dossavi mélange la danse contemporaine avec la danse africaine. « Mes racines afros (guinéenne) c’est quelque chose que je défends dans tous mes spectacles. Ça fait partie de moi. » Une fusion de ses deux cultures qui la suivent depuis sa naissance et qui rendent ses créations uniques et très personnelles. C’est d’ailleurs cette possibilité d’apporter sa touche à une danse, qui l’a séduite dans le style contemporain « La danse contemporaine, ça peut être TA danse. Ce n’est pas un style précis, ce n’est pas codifié. C’est libre en terme d’inspiration, de mouvements. Mais surtout c’est une danse pour tous, les grands, les petits, les minces, les gros, les noirs, les blancs. C’est beaucoup moins rigide que la danse classique… » Julie Dossavi est une danseuse contemporaine, qui utilise ce qui l’entoure pour créer, qui donne de sa personne pour être la plus fidèle à ses sentiments, ses désirs. C’est le style de danse Julie Dossavi, inimitable puisque si personnel.
(crédit photo : Conrad Vitasse)