Sale soirée pour les sondeurs, les médias… et les partisans de Nicolas Sarkozy! C’est finalement François Fillon et Alain Juppé qui disputeront le second tour de la primaire de la droite et du centre, le 27 novembre prochain.
Déjouant tous les pronostics, l’ancien premier ministre, François Fillon, arrive largement en tête de ce duel à droite, avec 44% des voix, à quelques points d’une qualification dès le premier tour. Il y a plusieurs mois, il était à la traîne dans les sondages, derrière Bruno Lemaire. Déception pour Alain Juppé et ses partisans, qui caracolaient en tête depuis des mois et se retrouvent néanmoins à plus de 16 points derrière le député de la Sarthe, avec 28% des voix.
Pour Nicolas Sarkozy, c’est une retour raté en politique, puisqu’il plafonne à 21% des voix, et ne disputera pas le second tour. Les Français ont manifesté leur rejet de l’ancien président de la République, qui a pris acte du choix des Français dans la soirée. Il a félicité les deux qualifiés et a tiré sa révérence, en annonçant qu’il passera désormais plus de temps avec sa famille. Se sentant « plus proche du programme de François Fillon », il a annoncé que son ancien premier ministre pouvait compter sur son soutien personnel et qu’il voterait pour lui au second tour.
Bruno Le Maire a également appelé à voter pour François Fillon au second tour, tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet s’est rangée derrière Alain Juppé.
Alors que les commentateurs posaient la question d’un retrait anticipé du maire de Bordeaux, Alain Juppé a annoncé « qu’il continuait le combat (…) projet contre projet ».
Alain Juppé largement en tête en Amérique du nord
En Amérique du nord, 7 871 Français ont voté: Alain Juppé a remporté 47,4% des suffrages, suivi de François Fillon avec 33,4% et Nicolas Sarkozy avec 9,2%.
En réaction sur Europe 1, le député d’Amérique du nord, Frédéric Lefebvre, et déclaré que « les Français n’aimaient pas qu’on leur dise que leur vote est déjà réglé » et a ajouté: « Je n’oublie pas tous les moments d’amitié et de combat politique avec Nicolas Sarkozy que je salue ».
Au niveau local, Christophe Deschamps, référent d’Alain Juppé à Montréal s’est déclaré content que son candidat soit présent au second tour, et surpris que Nicolas Sarkozy ait plongé au 3e rang. « Les compteurs sont remis à zéro, ajoute-t-il, parfois être outsider a du bon ». Il compte sur le débat du second tour, qui va se jouer « projet contre projet ».
De son côté, Aurélia Le Tareau, référente de Nicolas Sarkozy au Canada, a pris « acte des résultats, avec une immense tristesse. La politique est cruelle, mais l’exercice démocratique est souverain. » Elle a ajouté être « fière d’avoir pu participer à la campagne d’un grand homme, qui restera [pour moi] le meilleur. »
À titre personnel, « comme beaucoup de militants locaux », elle choisira François Fillon au 2e tour, car il porte un « projet de droite, réformateur et plus proche de mes convictions que celui d’Alain Juppé. » Elle se dit certaine que « Francois Fillon saura mettre en place une véritable alternance de droite en 2017 », et rappelle que son objectif, dès le 28 novembre, « est de faire barrage au Front National et de battre une gauche moribonde. »
La participation fut massive avec près de quatre millions d’électeurs. C’est un succès pour ce premier exercice réalisée par la droite, qui a su mobiliser son électorat, et même 15% d’électeurs de gauche. À l’étranger, 53 084 Français se sont exprimés, dont 45,5% pour Alain Juppé, 37,3% pour François Fillon et 8,7% pour Nicolas Sarkozy.