Notre chroniqueuse, Amandine Dago, nous livre la suite de son road-trip estival en Gaspésie.
Par Amandine Dago, chroniqueuse
1ère partie: Mon road-trip au Québec: la Gaspésie
Ce mois de Juillet 2015 passé à l’Auberge Internationale Forillon fut l’un des meilleurs étés de ma vie. Au bout du monde, sans téléphone, plus proche de la nature. J’y travaillais en tant que bénévole en charge de l’accueil des clients et du conseil sur les activités à faire dans la région. Je gérais également l’attribution des chambres, le ménage et toutes autres missions qui se présentaient à moi.
Gilles Shaw est le gérant de l’auberge depuis de nombreuses années. Un homme de caractère, toujours en mouvement! Il avait réussi à constituer une belle équipe de bénévoles avec Matthieu, Jeanne, Félix et moi… et Ulysse bien évidemment.
Attention aux ours!
Pour mes premières journées, il m’a donné quartier libre pour visiter la ville. Car selon lui: « comment je vais pouvoir conseiller les clients si je n’ai fait aucun sentier ou rien vu de la ville ? » Ce qui n’est pas faux en soit. Le parc Forillon se trouve à côté de l’auberge et Gilles a un pass pour y accéder; il nous emmène, Mohammed, Yassine (une Ivoirienne de banlieue parisienne) et moi à l’entrée du sentier du Mont Saint Alban. Un boucle de 7,2 kilomètres avec 275 mètres de dénivelé.
Pour la petite histoire, j’aime faire du sport mais c’était la première fois que je m’apprêtais à faire une vraie randonnée. Je n’étais pas du tout équipée, car dans mon sac à dos les uniques baskets que j’avais, étaient des baskets de ville! Stan Smith aux pieds, cela ne m’a pas empêché de faire ce sentier et les suivants. Je devais être un peu plus vigilante pour ne pas glisser. « Faites attention, il peut y avoir des ours!» nous dit Gilles en nous déposant. Je dois avouer que lorsqu’il a dit qu’il était possible de tomber sur un ours, j’étais un peu réticente à faire cette première randonnée et les suivantes par la même occasion. Certes les probabilités sont faibles et Mohammed me rassure en me disant que « Ce sont des ours bruns et pas des grizzlis ». Ça m’apaise à moitié, car un ours reste un ours tout de même!
Prendre le temps
On se pare chacun d’un bâton de bois que fera office de protection et dissuasion au cas où. Et nous enclenchons gaiement notre marche dans la forêt. Chacun notre tour, nous menions la marche de cette randonnée en restant attentifs au moindre bruit inquiétant.
Lorsque je menais la marche, mes deux compères me disaient de ralentir, car je marchais trop vite. Il est vrai que j’ai cette habitude de marcher vite en ville. Mais, dans un contexte différent, il a fallu que je réapprenne à prendre le temps de marcher, d’apprécier la vue et la vie autour de moi. Notre randonnée fut loin d’être silencieuse car nous avons discuté de divers sujets et en avons appris sur la vie de chacun. Trois profils différents que la Gaspésie a réuni. Mohammed aimait s’arrêter en cours de route lorsqu’il voyait une plante ou une fleur. Nous avons pris le temps, pour cette première randonnée, de ne pas simplement marcher mais d’apprécier la vie qui nous entourait.
Une heure trente plus tard, nous sommes arrivés à la Tour d’observation du sentier qui culmine à près de 300 mètres d’altitude. Il y a encore un petit effort à faire en montant les quelques marche pour atteindre le sommet. Elle offre une vue panoramique qui permet de contempler le paysage époustouflant.
Après avoir pris quelques photos, s’être reposé quelques minutes tout en dégustant notre lunch, nous avons entrepris de redescendre à l’auberge. La descente fut aussi agréable que la montée au niveau des paysages. Le parc n’est pas loin de l’Auberge mais à pied, ça fait quand même une petite trotte! Donc nous avons fait du « pouce ». Un couple nous a gentiment pris et nous a déposé devant l’Auberge.
De retour à l’auberge, nous avons décidé de faire un autre sentier le lendemain, celui nommé « Les Graves », qui porte bien son nom et qui va nous mener au bout du Monde.
(crédit photo: Amandine Dago)