Le Musée Stewart organise, du 26 septembre 2019 au 7 mars 2021, une exposition temporaire autour de la nuit, inspirée de récits inédits, écrits par les auteurs Eric Dupont, Dominique Demers, Heather O’Neill et Simon Boulerice.
Texte et photo par Romain Lambic
Depuis la nuit des temps, les heures sombres et ténébreuses fascinent les hommes. Entre peur, aventure et secret ; entre insomnie, sommeil profond et rêves les plus fous, la nuit a inspiré de nombreux auteurs à travers l’histoire. Le Musée Stewart, situé au cœur de l’Île Sainte-Hélène, a décidé de mettre en avant plusieurs facettes de cette période obscure, à l’occasion d’une exposition qui durera du 26 septembre 2019 au 7 mars 2021, qui mélange littérature et mise en scène théâtrale. Le musée a pour l’occasion fait appel aux inspirations nocturnes de quatre auteurs, puis a réuni des objets centraux de ces récits pour les disposer de façon théâtrale (mis en scène par Pierre-Etienne Locas) et ainsi coller aux histoires de chacun.
La nuit sous toutes ses coutures
Pour le Gaspésien Eric Dupont, la nuit est synonyme de voyage. Il s’est inspiré de l’histoire d’un Brésilien, probablement ancien esclave, Salvinio Freeman, qui s’est installé au Canada au cours du XIXe siècle. Il l’a imaginé fuir clandestinement son pays en se cachant dans un tonneau qui devait contenir de la mélasse. Le capitaine du navire finit par le découvrir, mais décide de l’accepter et de partager avec lui la science de la navigation céleste. Dominique Demers a, quant à elle, misé sur l’imagination de l’enfant face au grand noir effrayant dans lequel les monstres se donnent à cœur joie. Elle fait appel à toute son armée de jouets et de peluches pour l’aider à vaincre la ténébreuse créature et ainsi s’envoler paisiblement vers le pays des rêves. La nuit, la ville s’illumine de 1001 couleurs, entre lampadaires flamboyants et néons incandescents. C’est de cet univers urbain dont s’est inspiré Heather O’Neill pour son récit, celui d’une femme qui découvre et se trouve fascinée par la folie nocturne de Montréal, où elle rencontre son amant et complice en crime. Enfin, l’insatiable Simon Boulerice a choisi de mettre en avant la nuit dans sa plus grande intimité, durant laquelle toutes les folies charnelles sont permises. S’inspirant de récits érotiques, il se met à la place d’une femme vivant des soirées tumultueuses et sensuelles, pour qui le temps s’arrête en l’absence de son amante fusionnelle.
Des activités pour accompagner l’exposition
Afin d’accompagner les visiteurs dans ces immersions nocturnes, le Musée Stewart propose plusieurs activités culturelles autour de cette exposition. Parmi elles, la série « Nuits dévoilées » permettra au public d’écouter les auteurs des récits nocturnes dans leurs scènes respectives. « Chacun, à tour de rôle, offrira une lecture publique de son récit, suivie d’une discussion autour de sa démarche artistique et du processus créatif inusité lié à sa participation à l’exposition », explique le Musée Stewart. Des conférences thématiques seront également organisées, autour du thème « L’histoire de la nuit » en partenariat avec le Groupe de recherche en histoire des sociabilités (GRHS). La première conférence, qui se tiendra le 20 octobre, traitera des créatures de la nuit à travers les temps. Enfin, le musée proposera à ses visiteurs, à l’occasion du Salon du livre de Montréal (organisé du 20 au 25 novembre 2019), de composer un récit s’inspirant de l’un des objets exposés dans l’ensemble du musée.