La pandémie de Covid-19 n’a pas freiné l’ardeur des candidats aux élections consulaires du 29 mai prochain. Pas moins de 22 listes se présentent aux suffrages des électeurs français du Québec, 14 à Montréal et 8 à Québec.
Difficile de s’y retrouver dans les 14 listes de Montréal, ou la lettre « bâton » semble avoir séduit beaucoup de candidats pour « attirer le chaland ». Aux partis traditionnels des élections passées, se sont substitués des listes diverses, qui défendent toutes les Français du Québec évidemment.
À gauche, Yan Chantrel, conseiller sortant et conseiller à l’AFE, qui s’est illustré durant la crise qui a secoué la communauté française dernièrement, alors que le gouvernement français avait interdit à ses ressortissants de rejoindre le territoire national, trouvera de la compétition. Il conduit une liste de rassemblement citoyen, social, écologiste et solidaire. Son ancien acolyte du parti socialiste de Montréal, Ramzi Sfeir a, quant à lui, été investi par Europe Écologie Les Verts (EELV); il est à la tête d’un mouvement pour l’écologie et la solidarité, mené conjointement par EELV et la France Insoumise.
Le jeu des sept familles
Conseillère sortante plutôt effacée durant son mandat, partagée entre politique locale et politique française, Sophie Mohsen récidive; après avoir conduit une liste de soutien à Manuel Valls en 2014, elle prend date et prône aujourd’hui l’Union de gauche pour 2022.
Chez les Mohsen, on a la politique chevillée au corps puisque Virginie Beaudet, numéro deux sur la liste de François Lubrina en 2014, et heureuse maman de Sophie Mohsen, conduira une liste écologiste, faisant directement concurrence au candidat officiel de EELV. On se souvient également qu’elle fut la suppléante de l’actuel sénateur des Français de l’étranger Les Républicains (LR), Damien Régnard, lors des élections législatives de 2013.
François Lubrina, conseiller sortant et conseiller à l’AFE, a réintégré la famille de la droite républicaine (LR), après les chicanes et son exclusion générées par le parachutage de Frédéric Lefebvre dans la circonscription en 2012. Il conduit une liste de la droite unie et du centre.
De son côté, La République en Marche voudrait bien réitérer ses bons scores de 2017 et faire élire ses premiers conseillers des Français de l’Étranger. C’est Frédéric Bove, ancien directeur général du Centre Jacques Cartier, qui défendra le parti présidentiel. Nul doute qu’il sera épaulé par le député de la circonscription, Roland Lescure, dans sa mission. Il aura pourtant fort à faire puisqu’une seconde liste se réclame du soutien au président Macron et à son premier ministre. Celle de Laurent Gonin, proche des Républicains, qui conduit une liste qui a décroché la première place au tirage au sort du consulat.
Des candidats au look plus « associatif » ont également décidé de tenter leur chance. Ilyes Benbouzid veut séduire les étudiants français des universités montréalaises. François Pichard du Page, suppléant de Damien Regnard aux élections législatives de 2017, numéro trois sur la liste de François Lubrina en 2014, veut maintenant « vivre la France au Québec ». Lilian Largier, quant à lui, va droit au but : il veut des valeurs et du concret.
Agnès Coquet veut défendre les familles françaises au Québec avec une liste apolitique. Alaric Bourgoin présente une liste de l’Alliance Solidaire des Français de l’Étranger (ASFE). Léo Trespeuch défend sobrement une liste intitulée « nous, Français de l’étranger ». Enfin, Éric Debargis, dont le retour est pour le moins inattendu, ferme la marche avec une liste au nom prometteur : de vos réalités à nos convictions.
À Montréal, trois conseillers sortant seulement se présentent aux suffrages. Plus préoccupant encore, seulement trois femmes ont décroché la tête de liste sur les 14 listes en compétition.
Sept sièges de conseillers des Français de l’étranger et cinq sièges de délégués consulaires sont à pourvoir.
Huit listes à Québec
À Québec aussi, la lettre « bâton » est populaire.
Les électeurs à sensibilité écologiste auront le choix entre une liste officielle EELV, menée par Laetitia Bert, et une « liste verte de candidats reconnus » locale, menée par Evelyne Diot.
La liste En Marche de Guillaume Lecomte va trouver de la concurrence avec la liste d’Annie Garcia, Agir avec le président de la République.
À gauche, les deux conseillers sortants, Amaury Sainjon et Nathalie Bonneu ont laissé leur place à Wlady Siewierski, qui mène une liste de rassemblement des Français progressistes de l’est du Québec.
La conseillère sortante, Géraldine Beaudoin, est tête de liste de la liste officielle des Républicains, la droite et le centre unis.
Arthur Silve mène la liste de l’ASFE à Québec, tandis que le conseiller sortant Yves Saliba, est à la tête de la liste associative proche de la Société Française de Québec, Unir et aider notre communauté française.
À Québec, quatre sièges sont à pourvoir.
Les électeurs sont choyés. Comme chez Réno-Dépôt ou Bétonel, ils pourront choisir leur couleur et la nuance dans cette même couleur. Avec un scrutin qui suscite peu de passion, mobilise une poignée d’électeurs et s’adresse surtout à un microcosme, chaque voix va compter.