Le Premier ministre français est en visite au Canada aujourd’hui. Ce déplacement le conduira à Ottawa, Toronto, Montréal et Québec durant quatre jours. Ce sera aussi une occasion, pour Jean-Marc Ayrault, d’imprimer sa marque dans les relations franco-québécoises.
Le premier ministre Ayrault effectue sa première visite officielle au Canada cette semaine, à l’invitation de Stephen Harper. Accompagné de cinq ministres du gouvernement français, d’une vingtaine de journalistes, et de chefs d’entreprise, Jean-Marc Ayrault ne manquera pas de remercier le Canada pour son soutien lors de l’intervention française au Mali. Il compte également évoquer les moyens de développer le partenariat économique entre les deux pays, alors que la finalisation de l’accord économique et commercial entre l’Union Européenne et le Canada est en cours. On ne sait pas encore si le Premier ministre français a prévu d’aborder le sujet épineux des élections françaises en sol canadien avec Stephen Harper, alors qu’une élection législative partielle aura lieu en mai 2013; en juin dernier, la Canada avait refuser d’accorder ce droit à la France. Il rencontrera également Kathleen Wyne, nouvelle Première ministre de l’Ontario.
Au Québec durant trois jours, Jean-Marc Ayrault sera reçu par Pauline Marois, qu’il avait reçue à Matignon en octobre dernier. Les deux chefs de gouvernements co-présideront la 17ème édition des rencontres alternées, qui fixent les grandes orientations de la coopération franco-québécoise. La nombreuse délégation de chefs d’entreprise français devrait avoir les yeux de Chimène pour le grand Nord québécois et ses ressources. Les Accords de Reconnaissance Mutuelle des diplômes entre la France et le Québec (ARM), qui piétinent notamment dans le domaine médical, devraient également être à l’ordre du jour, afin de leur donner une nouvelle impulsion. Alors que certains veulent remettre en cause l’accord franco-québécois sur les droits de scolarité (1), le premier ministre Ayrault aura certainement à coeur de défendre ce partenariat, qui permet à 10 000 étudiants français d’étudier chaque année au Québec.
Entre le « Québec libre » du Général de Gaulle, et les « amis et la famille » de Nicolas Sarkozy, le président Hollande avait repositionné la France en octobre dernier sur la ligne de « non-ingérence, non-indifférence ». Cette position est plus feutrée que celle prise par le parti socialiste français en 2010 qui, avec l’aide de la députée péquiste franco-québécoise, Louise Beaudoin, réaffirmait « l’appui du Parti socialiste au combat du Parti Québécois » (Jean-Christophe Cambadélis) et rappelait le destin commun de la France et du Québec.