Un autre chapitre a été franchi, le 9 mai dernier, alors que le parti socialiste a envoyé une mise en demeure à Sophie Mohsen, qui conduit la liste numéro deux « Pour le rassemblement de la gauche française au Canada ». L’utilisation du logo du parti, qui apparaitra sur le bulletin de vote de la liste de madame Mohsen le 24 mai prochain, est au cœur du litige.
« Nous avons entamé des procédures judiciaires contre Sophie Mohsen, et ses colistiers, et elles vont aller jusqu’au bout », a déclaré le secrétaire du parti socialiste à Montréal, Ramzi Sfeir. Cette liste, qui n’a aucun soutien officiel, aurait utilisé du matériel électoral appartenant au parti socialiste afin de faire valoir sa candidature. « On a une réputation à garder et nous ne pouvons pas nous permettre que quelqu’un utilise notre identité n’importe comment », a indiqué monsieur Sfeir. Madame Mohsen, qui a déjà été membre de l’UMP, n’est pas une militante dissidente du parti socialiste. « Ce n’est pas quelqu’un qui vient de l’intérieur, elle n’a aucun lien avec nous », accuse-t-il. Mentionnons que madame Mohsen est la fille de Virginie Beaudet, la candidate numéro 2 de la liste « La droite unie », dirigée par François Lubrina.
« Par honnêteté, nous avons tenté, en toute bonne foi, de communiquer avec madame Mohsen et ses colistiers afin de les prévenir. Elle ne nous a jamais répondu, alors elle doit prendre ses responsabilités », affirme la tête de la liste « Rassemblement des Français de Gauche, Montréal Moncton Halifax », Brigitte Sauvage. Surprise de la proportion démesurée que prend cette histoire, madame Sauvage s’interroge sur les conséquences que cette situation pourrait avoir sur les électeurs.
« Nous ne sommes pas en train de grandir l’image de la politique, nous sommes tous troublés de voir des malversations diverses », s’inquiète-t-elle.
Madame Mohsen, qui travaille actuellement pour la députée néo-démocrate Isabelle Morin, n’a pas donné suite aux demandes d’entrevue de l’Outarde libérée.
Pour la création d’une commission électorale.
Madame Sauvage aimerait qu’une commission électorale voit le jour. Alors que les élections européennes, en France, sont encadrées par une telle institution, rien de tel n’existe pour les élections locales à l’étranger. Une telle commission aurait certains pouvoirs pendant les élections se déroulant à l’étranger. « Elle pourrait avoir juridiction sur les textes en vigueur, d’un point de vue administratif et philosophique. De sorte que, si l’esprit de la loi n’est pas respecté, elle aurait un pouvoir de demander des corrections et même de sanctionner », argumente-t-elle. Selon elle, il serait ainsi sage que les Français à l’étranger bénéficient des mêmes mécanismes électoraux que les autres électeurs demeurés en France.