Nizar Melki est un passionné de « foot ». C’est pour faciliter la gestion de son équipe que ce diplômé de Polytechnique a imaginé Sport Easy avec son associé Albin Egasse, lui aussi passionné du ballon rond. Avec 170.000 utilisateurs en Europe, Sport Easy s’attaque aujourd’hui au marché nord-américain.
Nizar Melki est de retour en Amérique du nord. Ce français d’origine libanaise, a passé deux ans en Californie à l’université de Stanford, après ses études à Polytechnique. Il est à Montréal puis à New-York pour un mois, pour présenter Sport Easy, une application qui permet de gérer une équipe de sport amateur : gestion des joueurs, statistiques, tactiques, communication interne, stockage de photos, gestion des cotisations,… L’expérience du sportif a permis au scientifique de développer une application, à la fois web et mobile, utilisée aujourd’hui principalement en Europe, par 9.000 équipes et 170.000 utilisateurs. Au Québec, 300 équipes de hockey et de soccer utilisent Sport Easy. « le Québec est un marché naturel pour les Français », souligne Nizar Melki.
Atteindre une masse critique suffisante
« C’est une année charnière », concède le jeune chef d’entreprise. En effet, une version anglophone de l’application vient d’être lancée, et une dizaine d’équipes new-yorkaises testent actuellement une version béta. Car l’internationalisation et la recherche d’investisseurs américains font partie des objectifs 2015 de la start-up. Sport Easy compte ainsi valider son modèle d’affaires, modifié depuis ses débuts en 2011. Payante dans la première version, l’application était utilisée par une centaine d’équipes. Les deux associés ont opté pour le tout gratuit en 2012, pour atteindre une masse critique suffisante. Ils sont ainsi passé de 3.000 à 170.000 utilisateurs. Il compte 800 nouveaux utilisateurs chaque jour, essentiellement grâce au bouche à oreille. « Notre produit est bon, ça se sait », avance Nizar Melki.
Une version Premium payante ( 5 euros par mois), avec des fonctionnalités avancées comme la gestion du covoiturage ou le paiement des cotisations en ligne, sera lancée en 2015.
Un modèle d’affaires qui s’affirme
La jeune entreprise, qui compte aujourd’hui deux associés, deux développeurs et deux stagiaires, a passé les deux dernières années à améliorer son produit et à acquérir des utilisateurs. Elle construit son modèle d’affaires qui s’articule autour d’une version payante de l’application et de la publicité. Avec 3 millions de pages vues chaque mois, Sport Easy a des arguments à faire valoir dans ce domaine. Pour autant, il n’est pas question de revente de base de données, mais de construire des partenariats entre un annonceur « sportif » qui a accès à une base d’utilisateurs très qualifiée, et qui peut offrir des réductions aux utilisateurs de Sport Easy et verser une commission à la start-up. « C’est gagnant-gagnant! », lance le chef d’entreprise.
Une application exportable
De ses années californiennes, Nizar Melki a gardé une passion pour le basket et le hockey. « Il y a des petites nuances de vocabulaire, mais globalement notre application s’adapte bien », affirme le chef d’entreprise. La base commune du logiciel gère les éléments communs à tous les sports : joueurs, présences, licences, … Des couches spécifiques à chaque sport sont ensuite ajoutées : choix des tactiques ou statistiques par exemple. Mais les jeunes créateurs pensent à l’avenir et n’excluent pas de mettre au point une version Super Premium pour les équipes professionnelles, voire même de développer une application pour d’autres groupes amateurs qui ont besoin de communiquer, de gérer des évènements récurrents ou de partager des documents, comme les groupes de musique ou de militants politiques.
« Notre objectif est d’acquérir plusieurs millions d’utilisateurs et de valider notre modèle d’affaires pour les prochaines années », conclut Nizar Melki.
(crédit visuels : Sport Easy)