En escale à l’Olympia de Montréal le 19 mars, le groupe français d’électro Birdy Nam Nam s’est offert une date unique en Amérique du Nord après trois mois de tournée en France. En pleine mutation après le départ de DJ Pone et alors qu’ils peaufinent leur premier album autoproduit « Dance or Die », Crazy B, Little Mike et DJ Need ont partagé quelques instants avec L’Outarde Libérée avant de faire rugir les platines.
Le nouveau départ de Birdy Nam Nam se concrétise. En janvier 2014, le quatuor de DJ parisien devient trio. Choc pour les fans, disparition des scènes, silence radio. Le groupe champion du monde de DMC (organisation internationale de DJ) en 2002 est pourtant loin d’être fini. « Dj Pone a acté le fait qu’il partait, pendant une pause un peu forcée pendant laquelle on se posait pas mal de questions sur nos futurs projets, se rappelle Crazy B. Peut-être qu’il s’est dit que le groupe n’allait pas reprendre. On s’est retrouvé face à cette décision et on a décidé de continuer à trois. »
En réalité, après quelques désillusions avec des maisons de production, Birdy Nam Nam (BNN) décide de préparer discrètement un nouvel album, en autoproduction. Ajouter à la simple création de musique la gestion de toutes les étapes de production, distribution et marketing de cet album (nommé « Dance or Die ») est presque un exercice de reformation professionnelle. D’autant plus que BNN met un point d’honneur à ce qu’il soit diffusé… gratuitement. Deux clips »Can’t do me » et »Dance or Die » ont été mis en ligne en septembre et novembre derniers pour combler l’attente des fans. Little Mike envisage prudemment une sortie de l’opus « début juin », avec des titres en collaboration avec « plusieurs chanteurs et rappeurs », sans en dire plus. Après avoir justement passé quelques jours à New York pour « parler business », dixit DJ Need, Birdy Nam Nam investit donc la scène de l’Olympia de Montréal avant de repartir sur le Vieux Continent.
Nouvel album, gratuit, pour « début juin »
Inspiré tantôt par la techno, tantôt par l’électro, la funk, le trap ou le R’n’B (« On a même travaillé dans le passé avec un orchestre symphonique pour une pièce de théâtre ») au gré des découvertes et des influences musicales de chacun, le show déroute et envoûte. Techniquement, les trois DJ ont intégré les ordinateurs aux vinyles, un passage obligé par rapport à leurs débuts il y a plus de quinze ans : « Avec un ordinateur, tu as tellement plus de possibilités, on peut créer un son un jour pour le jouer le lendemain et le modifier sur scène », explique Little Mike.
Malgré l’absence de DJ Pone, le public montréalais, que le groupe estime « toujours chaleureux et réactif », a droit aux nouveautés et classiques de l’ovni musical, en plus d’un accompagnement synthé et voix en auto tune au milieu de la représentation. « On a toujours la même manière de fonctionner, que ce soit dans la création ou en concert, résume Crazy B. Bien qu’on évolue en permanence dans le style, on donne au public ce qu’il est venu chercher. » Traduction : pas de répit pour les spectateurs-danseurs durant près de deux heures. Missions accomplie, avec Birdy Nam Nam, c’est Dance or Die.
(photo de Une : gracieuseté Birdy Nam Nam)
Le dernier clip du prochain album :