C’est curieusement sur le thème de l’Économie numérique que les Républicains de Montréal ont organisé leur deuxième rendez-vous de l’année à l’Auberge Saint-Gabriel, le 15 février dernier. Harout Chitilian, Vice-président du comité exécutif de la ville de Montréal, en charge de la ville intelligente, donnait la réplique à Frédéric Lefebvre, député français de la circonscription en visite dans la métropole, aussi prolixe sur le futur du numérique en France, que muet sur la situation de François Fillon pris dans la tourmente du « penelopegate ».
Par Cédrelle Eymard et Anne-Hélène Mai
Harout Chitilian a ouvert le bal, devant une quarantaine de personnes, en exprimant sa joie de participer à ce débat sur le numérique en présence d’un autre homme politique, français de surcroit. Il a exposé les différents aspects et enjeux de l’économie numérique comme il le fait depuis des semaines dans la métropole : les données numériques, la connectivité, l’innovation, la réalité virtuelle, les infrastructures dans lesquelles il faut investir, comme le font les pays du nord de l’Europe et les réseaux
Frédéric Lefevbre s’est quant à lui réjoui de partager avec la ville de Montréal une même vision stratégique sur le numérique. Il a rappelé la labellisation Bleu Blanc Tech de Montréal, et s’est félicité de l’apport « numérique » des Français au Québec.
Si plusieurs participants ont montré de l’intérêt pour le numérique en évoquant notamment les futurs projets et éventuels crédits d’impôts, l’un d’eux a montré son inquiétude pour protéger les enfants face au numérique. Harout Chitilian a rappelé que les premiers besoins pour les enfants étaient de manger, de bouger, et d’être accompagnés par des mentors. Le Vice-président du comité exécutif a proposé que les bibliothèques, nouvelle génération, ouvertes sur le numérique, jouent un rôle d’accompagnant, un lieu 2.0 où les enfants pourraient expérimenter.
Le Québec est aussi avancé que l’Estonie pour Frédéric Lefebvre
Le député français n’a pas caché son admiration pour l’avancée technologique du Québec et tout particulièrement de Montréal. Il a d’ailleurs comparé la province à l’Estonie avec lequel il collabore souvent.
Fervent défenseur de la politique participative et numérique, il soutient le vote électronique et assure que les avancées technologiques pourront mener, à terme, à un revenu universel tel qu’il le conçoit. Il juge celui de Benoit Hamon très proche de l’assistanat alors que le sien serait plutôt issu de la solidarité permise par la nouvelle richesse de la société : le data.
Frédéric Lefebvre a exprimé son envie de développer plus de projets numériques en France, « un domaine incontournable au Québec comme en France ». Il a notamment annoncé qu’il prépare un projet majeur sur le data, un dossier bien absent du débat politique selon lui. Les deux hommes se sont entendus sur l’importance primordiale du numérique en politique où tout va vite et où il faut rester connecté en permanence.
Et le débat politique ?
Pas un mot en revanche sur la situation politique en France à quelques semaines de l’élection présidentielle. Membre de l’équipe numérique de François Fillon, le député Lefebvre, dont l’investiture Les Républicains (LR), est toujours « réservée », a refusé de répondre à notre micro à des questions de nature politiques.
Pourtant, il n’a pas oublié de citer à maintes reprises le nom de François Fillon lorsqu’il racontait les accomplissements, les projets et les anecdotes qui ont émaillé sa carrière politique. Tout en restant très prudent, il a montré un soutien subtil au candidat de la droite pris dans la tourmente du « penelopegate ».
Dans la salle, quelques partisans des LR ont affirmé leur timide soutien à François Fillon, malgré les accusations en cours. « Les problèmes judiciaires du candidat ne me font pas peur », a justifié l’un d’entre eux, tout en concédant que son choix n’était pas encore arrêté.
(crédit photo: Cédrelle Eymard)
L’ambiance tamisée ne nous a pas permis de faire des photos de qualité