Samedi 1er mars se tenait à la casa del popolo la toute première réunion publique du Front de Gauche pour les élections consulaires qui auront lieu le 24 mai prochain. Mené par Philippe Molitor du Parti de Gauche, le débat a rassemblé une quinzaine de personnes et a rappelé les positions du parti concernant un quelconque rapprochement avec le Parti socialiste (PS) ou Europe Ecologie – Les Verts (EELV) pour ce scrutin.
Ambiance bohème, trame sonore urbaine, décors rustiques : ce n’est pas la première fois que le parti de gauche nous convie dans ce bar-café si atypique qu’est la Casa del popolo. « C’est un endroit qui ne sert que des produits issus du commerce équitable, qui soutient des artistes émergents, c’est un endroit un peu altermondialiste et on veut encourager ce genre de commerce qui partage nos valeurs ». explique Philippe Molitor, membre du parti de gauche et instigateur de ce débat public avec Thomas Martineau.
Devant une quinzaine de français issus d’horizons politiques différents, Philippe Molitor a présenté les changements relatifs à la loi du 22 juillet 2013 réformant la représentation des français de l’étranger, ainsi que les positions de son parti quant aux problèmes relatifs à la circonscription. Fonctions consulaires, civisme fiscal, droits de scolarité : beaucoup de sujets ont été abordés avant de conclure sur un appel à la candidature aux personnes se retrouvant dans les idées du Front de Gauche, afin d’offrir une alternative de gauche à ceux qui ne se retrouvent pas dans les idées du PS.
Le PS veut l’unité, le Front de Gauche pas intéressé
Présent, le Parti socialiste est venu, lui, pour soutenir l’idée de faire front commun. « Nous avons intérêt à y aller unis », a déclaré Ramzi Sfeir, Secrétaire de la section du PS. « Nous avons approché tous les partis de gauche et toute la gauche est la bienvenue », a-t-il rajouté sans pour autant vouloir dévoiler les noms des probables têtes de liste de son parti. « Nous ne donnerons pas de noms avant le dépôt de la liste, elle est prête mais tant qu’elle n’est pas déposée, rien n’est fait », a-t-il conclu.
Face à cette tentative d’unité, Philippe Molitor reste intraitable : « Je ne suis pas prêt à marchander avec des gens qui n’ont pas les mêmes valeurs que moi pour une visée purement électoraliste ». Pas certain d’être suffisamment suivi pour proposer une liste, le parti est tout de même ferme sur ses positions : aucune alliance avec les partis au gouvernement n’est envisageable. « Peut-être que nous n’aurons pas de liste, je ne le sais pas encore, ce qui est sûre c’est que nous ne mettrons pas de noms juste pour compléter une liste et que nous ne nous retrouvons pas dans les idées des partis actuellement au gouvernement », a expliqué Philippe Molitor.
L’élue à l’AFE, Brigitte Sauvage, pourtant connue pour avoir des positions proches du Front de Gauche, n’était pas présente. N’ayant pas d’appartenance connue au PS ou à EELV, l’idée qu’elle puisse présenter une liste avec un de ces deux partis n’est pourtant pas exclue. « Je ne sais pas quelle est la tête de liste du PS, confie Philippe Molitor, mais si j’étais au PS je choisirais Brigitte Sauvage ». Un membre du PS a lui-même promis une surprise quant à la composition de leur liste. Réponse le 10 mars.
(crédit photo : Rozenn Nicolle)
Les partis politiques qui composent le Front de Gauche présentent des listes Front de Gauche, ce sont nos pratiques et nous entendons les appliquer. L’électorat ne nous appartient pas. Il est juste cependant de noter que les militants communistes présents et identifiés au Canada n’ont pas pu ou souhaité s’engager avec nous. Nous regrettons évidemment de ne pas avoir su mobiliser à ce niveau et je m’en attribue volontiers la responsabilité. Que cela ne vous empêche pas cependant de contacter ces derniers, afin de ne pas juger la situation trop promptement.
Dans notre circonscription consulaire, nous sommes peu nombreux, c’est un fait. Nous nous structurons, c’en est un autre.
Notre tentative de constituer une liste consulaire paritaire sera évidemment déterminée par la mobilisation de nos sympathisants et sympathisantes ici. Il s’agit pour nous de ne pas abandonner celles et ceux qui nous ont offert leur soutien et leurs voix lors des élections présidentielles et législatives de 2012, et accessoirement d’exister.
« Le parti communiste ne souhaite pas monter de liste et utiliser le logo Front de gauche est problématique sans leur accord. »
Vous disposez d’informations qui nous auront échappé.
Quant à l’utilisation du logo du Front de Gauche dans notre matériel électoral, je vous invite à consulter ce document du Parti de Gauche datant du 3 mars dernier et qui offre une mise en contexte bien différente, notamment à Paris où son utilisation par le Parti Communiste Français aux côtés d’Anne Hildago a pu cristalliser une profonde déception ici et là :
http://www.dailymotion.com/video/x1efkuz_conference-de-presse-municipales_news
Cette déclaration du Parti de Gauche plus récente pourra également vous intéresser :
http://www.lepartidegauche.fr/actualites/actualite/declaration-secretariat-national-parti-gauche-27134
Fraternellement.
C’est assez drôle qu’un homme qui a voté pour Hollande dès la primaire en 2011 (le candidat le moins à gauche) et qui soutenait auparavant Dominique Strauss Kahn soit désormais au Front de gauche. J’ai le souvenir d’un homme qui soutenait Hollande contre je cite « la gauche du parti ». Je pense que vous vous être trompés de Parti Monsieur. D’ailleurs à ce que je sache le Front de gauche réunis le Parti de Gauche et le Parti communiste. Le parti communiste ne souhaite pas monter de liste et utiliser le logo Front de gauche est problématique sans leur accord. Je soutiens le Front de gauche et je ne me reconnais pas dans ses représentants locaux. La liste que vous souhaitez faire est au nom du Parti de Gauche et non le Front de Gauche. Merci
Et pour répondre à Margareta (si tant est qu’elle attende une réponse de ma part), oui je suis un ancien compagnon de route du parti socialiste (comme Jean-Luc Mélenchon). Oui j’ai voté pour François Hollande en 2012. J’espérais sincèrement que, en dignes héritiers de Jean Jaurès et de Léon Blum, ce parti allait changer la société. Surtout après le discours du Bourget (« je n’ai qu’un seul ennemi, c’est la grande finance »). Ma déception a été cruelle.
2 ans après son élection à la présidence de la république (à laquelle j’ai oeuvré), je suis fatigué, fatigué d’attendre le changement dont on m’avait promis qu’il était pour maintenant. À la place de la loi contre les licenciements boursiers, de la loi pour la reprise des entreprises abandonnées par leur patron, de la lutte contre le monde de la finance, le PS offre le visage d’un parti bien loin du peuple. Nombre de ses dirigeants ont eu un peu trop tendance à mon goût à trouver normal de fréquenter les crapules qui jonglent au quotidien avec des lois fiscales taillées sur mesure pour que les plus riches continuent à s’enrichir pendant que les plus pauvres se font accusés d’être des assistés.
Je n’ai plus confiance dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault pour redresser la situation économique et inverser la courbe du chômage. Alors, j’ai quitté ce parti devenu par trop social-démocrate à mes yeux et j’ai rejoint en 2012 le Parti de Gauche, parce qu’il représente mieux mes aspirations à plus de solidarité, plus de justice sociale, plus d’humanisme.
Quant aux mots doux que vous utilisez à mon encontre, je vous en laisse l’entière responsabilité. Ce n’est pas comme ça que je conçois l’engagement politique, et l’attaque ad-hominem ne fait pas partie de mes valeurs. Dont acte.
Je voudrais apporter une précision à l’article très bien documenté de Rozenn Nicolle.
Je ne voudrais nullement m’immiscer dans les affaires internes du PS, comme pourrait le laisser croire ma remarque. Lorsque je suggérais aux socialistes de miser pour une candidate comme Brigitte Sauvage pour emmener leur liste aux élections consulaires, c’est surtout parce que je suis persuadé que les socialistes ont tellement peu d’appuis dans l’électorat qu’ils auraient plus de succès en choisissant comme tête de liste quelqu’un qui n’est pas encarté au PS!
Pour rappel, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, 8 élections législatives partielles ont eu lieu. À ce jour, tous ces scrutins se sont tous soldés par la défaite des candidats de la majorité présidentielle: Val-de-Marne, Hérault, Hauts-de-Seine, Wallis-et-Futuna, Oise (où la candidate socialiste n’était même plus au 2e tour), 1ère circonscription des Français établis hors de France (la nôtre), 8e circonscription des Français établis hors de France (où la candidate socialiste n’était pas non plus au 2e tour) et Lot-et-Garonne (la circonscription de Jérôme Cahuzac). Pour la première fois depuis son élection, la cote de confiance de François Hollande est même tombée sous la barre des 20%, selon le baromètre de février TNS Sofres…
Devant cette bérézina annoncée, le seul conseil que je pourrais donner aux socialistes est de miser sur des non-PS pour espérer limiter les dégâts. Mais après ça, ils feront encore ce qu’ils veulent. Et qui suis-je finalement pour leur donner des conseils!
Philippe Molitor (membre du Parti de Gauche)
Il en revenu. Nous sommes en 2014, Philippe Molitor est au Parti de Gauche et met toute son énergie à constituer une liste Front de Gauche paritaire. Il n’a pas fait le choix du confort et son engagement est bien réel et solide.
La girouette c’est de passer du discours du Bourget à la signature de l’ANI, du TSCG et bientôt du GMT.
Est-ce le même monsieur Molitor qui encourageait à voter pour François Hollande lors des primaires du parti socialiste à Montréal en 2011?
Si c’est bien le cas, je suis triste de voir que même au front de gauche il y n’a que des girouettes, à vous dégoutter de la politique!
Excellente initiative du Parti de Gauche ! Je suis heureux de voir qu’ils restent fermes dans leurs convictions et j’espère qu’ils pourront offrir une alternative enfin de gauche.