Éléonore Gachet est la candidate de la France Insoumise pour les élections législatives en Amérique du Nord. Cette Française de 44 ans se définit comme une « citoyenne engagée » et considère que les Français de l’étranger ont été maltraités ces dernières années.
« Jean-Luc Mélenchon est porté par un mouvement citoyen, j’ai eu envie d’en faire partie », plaide Éléonore Gachet, qui a rejoint la France insoumise à l’automne dernier. Installée à San Francisco avec sa conjointe et leur fils, elle s’est mise en disponibilité du ministère des Affaires étrangères (MAE) l’été dernier pour rester en Californie. « On a eu envie de devenir de vrais Français expatriés », s’amuse-t-elle.
Les Français de l’étranger n’ont pas été bien traités ces dernières années
Après une carrière dans l’audiovisuel, durant laquelle elle réalise notamment deux documentaires dont des portraits de femmes de différentes cultures, elle rejoint le MAE en 2007. « Je voulais travailler à l’étranger et pour le service public », justifie la quadragénaire. La communauté française de l’étranger, elle la côtoie depuis 10 ans. « Notre communauté est loin d’être homogène, mais elle reste attachée à la France et aux valeurs républicaines », se réjouit celle qui considère cependant que les Français de l’étranger ont été « maltraités » depuis plusieurs années.
Selon elle, le système éducatif est mal coordonné, l’État ne sait pas s’il veut prendre en charge les frais de scolarité ou pas, la gestion de carrière des conjoints est inexistante et les aides au retour restent à définir. Et plus particulièrement en Amérique du Nord, elle déplore la fermeture du Consulat de Calgary et les compressions de personnel dans les postes consulaires. « On souhaite apporter des réponses opérationnelles à ces points de blocage », ajoute-t-elle. D’ailleurs, elle invite ses compatriotes à enrichir la plate-forme de Jean-Luc Mélenchon pour les Français de l’étranger. Un livret thématique consacré aux Français de l’étranger est en cours d’élaboration.
Je n’ai pas l’impression que les Français soient moins solidaires de leur pays que les Américains
Alors que Jean-Luc Mélenchon a annoncé un impôt universel dont les Français de l’étranger devraient également s’acquitter, elle relativise et en précise l’objectif : « Le but, c’est de lutter contre l’évasion fiscale des gros revenus ». Elle ajoute que les Français d’Amérique du Nord ne seraient pas touchés car ils paient souvent plus d’impôts qu’ils n’en paieraient dans l’Hexagone. Cet impôt, basé sur la nationalité, existe déjà aux États-Unis. « Je n’ai pas l’impression que les Français soient moins solidaires de leur pays que les Américains », fait-elle valoir.
Au second tour, tout est possible!
La candidate de la côte Ouest travaille en binôme avec sa suppléante, Catherine Benoit, une anthropologue de la région de New-York, installée en Amérique du Nord depuis une vingtaine d’années, après avoir voyagé en Haïti et en Afrique de l’Est. Le binôme a été désigné par les Insoumis réunis en assemblée de circonscription en janvier dernier, et « Paris a validé le choix des militants », indique Éléonore Gachet.
Elle considère que le bilan de Frédéric Lefebvre est celui d’un député dans l’opposition. « Ses propositions ne restent que des propositions », énonce-t-elle. Elle est plus sévère avec Yan Chantrel, le candidat du parti socialiste. « Il porte le bilan de ce qui a été fait pendant cinq ans », rappelle la candidate.
Elle caresse de grandes ambitions et s’apprête à financer une partie de sa campagne électorale sur ses deniers personnels, en souhaitant atteindre le nombre de voix requis pour obtenir un remboursement de l’État.
« On a une quinzaine de groupes d’appui dans la circonscription, à Montréal, Toronto, Washington, Los Angeles, … et nous allons faire des réunions publiques dans la circonscription », avance la candidate qui se fixe comme premier objectif d’être au second tour de l’élection législative. « Après, tout est possible! », conclut-elle.
Retrouvez le site de campagne d’Éléonore Gachet : france-insoumise-canada-usa.com
À lire aussi:
Jean-Luc Mélenchon à Montréal : « J’ai la nostalgie de la diversité du monde »