Beaucoup en ont rêvé, Expérience internationale Canada (EIC) l’a fait ! Il sera désormais possible pour les Français de réaliser un second permis Vacances-Travail (PVT), ainsi qu’un permis Jeunes Professionnels (JP) de 24 mois, en 2015. Un nouveau traité Canada-France concernant la mobilité jeunesse est entré en vigueur le 1er janvier 2015. Selon Citoyenneté et Immigration Canada (CIC), qui a répondu aux questions de L’Outarde libérée, « les nouvelles dispositions de ce traité prévoient une seule participation de 24 mois à l’une des catégories suivantes : Vacances-Travail et Jeunes Professionnels. Une seconde participation de 12 mois à la catégorie Stage International Co-op est aussi possible, ce qui totalise un maximum de 36 mois sous le programme. » Selon ces conditions, les immigrants français âgés entre 18 et 35 ans pourront donc rester jusqu’à trois ans en sol canadien. Il n’en existe pas moins des restrictions : « les jeunes Français ayant participé une seule fois au PVT avant 2015 ont la possibilité de participer au programme EIC une dernière fois dans la catégorie de leur choix, indique CIC. Ceux ayant épuisé leurs deux participations au programme sous l’ancien traité ne sont plus admissibles. » Les Français mitigés sur la question de la création de ce deuxième PVT Un Français de 22 ans en PVT depuis octobre 2014, Kévin Goncalvez, tente cette année le deuxième PVT. « Mon but est de m’installer au Canada et comme il faut prouver 12 mois de travail consécutifs pour le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), l’idéal c’est donc d’avoir ce deuxième PVT », explique-t-il. Le jeune homme est cependant conscient que cela enlève des chances pour des personnes qui demandent le PVT pour la première fois : « À un moment donné on pense d’une façon égoïste, on pense à notre bonheur, confie-t-il. Je suis conscient qu’il y a des personnes qui misent toutes leurs chances sur leur PVT, mais c’est comme ça, avant de penser aux autres, on pense à nous. » Concernant les quotas, le Gouvernement détourne d’ailleurs l’épineuse question en expliquant « qu’afin d’alléger l’impact sur les systèmes de demandes électroniques en 2014″, ils ont « décidé de diviser les quotas en plusieurs périodes de demandes pour les pays partenaires, avec un plus grand nombre de demandeurs dans la catégorie vacances-travail, tel que la France. » Le PVT de 24 mois, clef pour trouver un emploi Du côté de pvtistes.net, on précise « qu’en 2014, le nombre de candidats au PVT Canada était nettement supérieur au nombre de places disponibles. » Selon ce dernier, « il est fort possible que le scénario soit identique cette année. Dans ce cas, aucune garantie d’obtenir un PVT 2015. » Le site web ajoute que « si les quotas restent inchangés par rapport à 2014, 6 750 places seront attribuées pour le PVT, 4 800 pour le permis Stage et 2 300 pour le permis Jeunes Professionnels. » Pour Bertrand, un Français de 29 ans installé depuis un an au Québec avec un permis JP pour 18 mois et qui va faire sa demande de résidence permanente (RP), le PVT qui passe de 12 à 24 mois est une bonne chose. « De nombreuses entreprises refusent de prendre des PVTistes parce que le temps qu’ils s’installent et qu’ils trouvent un travail, ils leur restent à peine dix mois en sol canadien, mentionne-t-il. Maintenant, avec deux ans ça change tout, ça ouvre beaucoup plus de perspectives, c’est plus intéressant pour les employeurs de les embaucher. » Aussi, Bertrand explique, tout comme Kévin, que l’avantage d’avoir un PVT de 24 mois conduit à la possibilité de faire une demande de PEQ, pour ensuite faire une demande de RP. « Il faut travailler au minimum un an au complet pour être admissible au PEQ, ce qui n’est pas possible avec un PVT de 12 mois, car il faudrait travailler du premier au dernier jour, ce qui est n’est pas faisable. » L’Immigration a déjà du mal à régulariser les immigrants… De son côté, Alexia, une jeune Française installée à Montréal depuis 2011, et ayant déjà fait un PVT et un stage, est résolument contre ce deuxième PVT. « Je trouve cela absurde de l’avoir interdit pendant des années et de l’offrir maintenant alors que l’Immigration a déjà du mal à régler le problème des personnes comme moi voulant faire leur vie dans ce pays », confie la jeune femme. Elle explique à L’Outarde libérée que cela fait neuf mois qu’elle et sa conjointe ont envoyé une demande de parrainage en tant qu’époux résidant au Canada : « Les personnes qui vont demander un deuxième PVT ne sont même pas certaines de rester sur le territoire, alors que d’autres personnes comme nous ont du mal à vivre sur un seul salaire en attendant des papiers du gouvernement qui se font attendre, souligne la jeune femme. Pendant ce temps-là, nous n’avons ni le droit de travailler, ni le droit à une assurance maladie, et pourtant on propose un deuxième PVT! » Selon elle, il existe beaucoup de problèmes depuis plusieurs mois pour de nombreux couples dans la même situation, suite, notamment, aux coupures de postes du Premier Ministre Stephen Harper, qui aurait retardé les dossiers de plusieurs mois. procédure de demande de participation en ligne pour 2015]]>