Le Réseau Québec-France et la Fédération France-Québec Francophonie organisent à Québec leur 20e congrès commun, du vendredi 5 au lundi 8 octobre. La francophonie, la jeunesse, le tourisme culturel et la littérature francophone seront au centre des discussions de cet événement, qui sera présidé par l’écrivain et académicien Dany Laferrière. André Poulin, président du Comité d’organisation du congrès, s’est pour l’occasion confié à L’Outarde Libérée.
Entrevue recueillie par Romain Lambic
L’Outarde Libérée: Comment se déroulera cet événement ?
André Poulin: Le Congrès commun des associations Réseau Québec-France et Fédération France-Québec Francophonie se déroulera du 5 au 8 octobre à Québec. C’est un événement qui est organisé tous les trois ans, avec une édition au Québec, puis la suivante en France. En 2015, le congrès commun était organisé à La Rochelle. La ville de Québec a été choisie pour organiser la 20e édition [ndlr : la première édition s’est tenue à La Rochelle en 1979]. Ce sera l’occasion pour la Fédération France-Québec Francophonie et l’un de nos partenaires, l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (OFQJ) de célébrer leur 50 ans. Le thème du congrès commun 2018 est : « Un réseau d’amitié franco-québécois ouvert sur le monde francophone ».
L’une des raisons pour lesquelles nous avons choisi Québec est que cette cité a été reconnue par l’Unesco comme ville de littérature. Par ailleurs, cet événement sera présidé par Dany Laferrière, écrivain et membre de l’Académie Française, et se tiendra sous le haut patronage de Laurence Haguenauer, Consule générale de France à Québec, ainsi que de Line Beauchamp, Déléguée générale du Québec à Paris. Le congrès débutera le vendredi 5 octobre avec plusieurs visites l’après-midi: visite du Château Frontenac, qui célèbre en 2018 son 125e anniversaire, une visite guidée « La Promenade des écrivains », qui va retracer le parcours de différent(e)s écrivain(e)s qui ont vécu à Québec et une visite guidée de la ville. Le soir, une réception est organisée par la Consule générale de France, qui va recevoir les présidents des associations françaises et québécoises.
Le samedi 6 octobre au matin, au Centre des congrès de Québec, Dany Laferrière animera la conférence d’ouverture du congrès. Le midi, nous organisons une activité inédite, « Un écrivain à votre table ». Une quarantaine d’écrivain(e)s seront répartis sur des tables de neuf personnes et partagerons leurs expériences et leur passion de la littérature francophone pendant le dîner. Différents ateliers seront ensuite organisés l’après-midi et le lendemain matin. Samedi soir, un premier gala sera organisé pour célébrer les 50 ans de la Fédération France-Québec Francophonie. Le Réseau Québec-France ayant 47 ans, nous célébrerons notre cinquantenaire lors du prochain congrès commun en France, en 2021.
Le dimanche 7 octobre, à partir de 10h30, différentes excursions seront proposées dans la région de Québec. L’association Québec-France fera découvrir aux congressistes l’Île d’Orléans et ses trésors, ainsi que les chutes Montmorency. L’association Rive Droite fera visiter la ville de Lévis, tandis que l’association Jacques-Cartier Portneuf fera découvrir la région de Portneuf. Le soir, un grand gala sera organisé pour fêter les 50 ans de l’OFQJ, 500 personnes y sont attendues.
Enfin, le lundi 8 octobre en matinée, une plénière viendra clôturer ce congrès commun avec les interventions de Régis Labeaume, maire de la Ville de Québec et de Roland Lescure, député des Français d’Amérique du Nord. Le congrès se terminera le midi avec un verre de l’amitié offert par la Ville de Québec.
L’OL: Quels seront les thèmes des ateliers ?
A.P.: Les ateliers, qui se réunissent samedi après-midi et dimanche matin – juste avant les excursions, sont organisés autour de quatre sujets majeurs. Il y sera question de développement des réseaux, de littérature francophone avec la participation d’écrivains ayant gagné nos concours (les prix Marie-Claire-Blais et France-Québec), le tourisme culturel et la jeunesse. Ce dernier atelier, organisé en partenariat avec l’OFQJ, concentrera une soixantaine de jeunes participants. Ils échangeront sur la place qu’ils pourraient occuper au sein de nos réseaux. Des membres de Réseau Québec-France et de la Fédération France-Québec Francophonie se joindront le dimanche à cet atelier pour compléter les recommandations qui en sortiront.
Les travaux de ces ateliers déboucheront donc sur des recommandations qui seront présentés lors de la plénière de clôture, avant les discours de Messieurs Labeaume et Lescure. Elles nous permettront de mettre en place des actions jusqu’au prochain congrès en 2021.
L’OL: Qu’attendez-vous de ce congrès commun ?
A.P.: Nous allons élargir nos programmes à la promotion de la francophonie au Québec, en Acadie et, pourquoi pas, dans d’autres pays francophones. Nous attendons encore de savoir quelle orientation le développement du réseau prendra. Nous mettons déjà l’accent sur la littérature francophone avec nos prix. Nous souhaitons sensibiliser davantage de membres et de personnes à ce thème, d’où ce dîner « Un écrivain à votre table » qui devrait être très apprécié. Nous voulons également développer le volet tourisme culturel et nous rapprocher de l’histoire et du patrimoine. Chaque année, il y a des centaines de milliers de personnes qui traversent l’Atlantique pour visiter le Québec ou la France. Nous présentons déjà au Québec et en France des plaques parlant de familles ayant quitté la Métropole pour se rendre en Nouvelle-France alors que la colonie débutait. La Commission des lieux de mémoire communs poursuit par ailleurs le développement de ce tourisme culturel. Enfin, le volet jeunesse est également très important, cela représente l’avenir des relations franco-québécoises. La plénière de lundi matin nous permettra de connaître les différentes recommandations et savoir quelle place peuvent prendre les jeunes dans nos réseaux pour poursuivre notre mission.
L’OL: Combien de participants seront attendus à ce congrès ?
A.P.: L’événement devrait réunir plus de 350 personnes, dont environ 150 Français et 180 Québécois. Ce sont essentiellement les membres des associations du Réseau Québec-France et de la Fédération France-Québec Francophonie. Le congrès est également ouvert à tous, il y aura quelques participants venant d’autres associations ou qui participeront à titre individuel, par intérêt pour la francophonie.
L’OL: Rappelez-nous les principaux partenaires de ce congrès ?
A.P.: En plus du Consulat général de France à Québec, de la Délégation générale du Québec à Paris et de l’OFQJ, les autres partenaires majeurs sont la Ville de Québec, l’office de tourisme du Québec, le Centre de la francophonie des Amériques, la Maison de la littérature, le Ministère des relations internationales du Québec et le Secrétariat de la Capitale-Nationale (dépendant du Ministère de l’éducation). En plus de Dany Laferrière, Les présidents André P. Robert du réseau Québec-France et Dominique Rousseau de la Fédération France-Québec/francophonie seront très présents tout au long du congrès.
L’OL: Quelle est votre vision des relations franco-québécoise et de leur avenir ?
A.P.: Ces relations existent depuis au moins 150 ans. Il y a eu des périodes enflammées comme des périodes creuses durant tout ce temps. Aujourd’hui, les relations sont très bonnes. Ceci dit nous sommes quelque peu court-circuité par France-Canada. Nous constatons que le Gouvernement du Canada veut prendre plus d’importance dans les relations avec la France. Depuis que De Gaulle est passé au Québec en 1967, ce fut le départ de l’effervescence des relations franco-québécoises. Nous travaillons aujourd’hui comme société civile à promouvoir ces relations, par le biais de notre programme pour les jeunes avec les municipalités québécoises et françaises, ainsi que l’OFQJ. Il faut que les Gouvernements investissent à notre niveau pour pouvoir se servir de ces réseaux-là pour soutenir ces relations. Les congrès comme celui-ci sont des événements qui incitent les gens à poursuivre ces relations franco-québécoises, pour faire en sorte qu’elle soit bien vivante partout, tant au Québec qu’en France. Ces événements sont des moments privilégiés pour consolider ces liens. Nous sommes des organisations qui alimentent au quotidien les relations franco-québécoises auprès de la population civile, elles sont constituées de bénévoles qui travaillent à alimenter, approfondir et consolider ces relations de part et d’autre de l’Atlantique.