Lundi 14 septembre, la Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Canada (CCIFC) recevait le ministre québécois Jacques Daoust, venu faire la promotion des nouvelles opportunités d’affaires entre le Québec et la France dans le cadre du futur Accord économique et commercial global Canada-Union européenne (AECG).
Par Joanna Jullien
« Cet accord, l’un des plus importants de ces vingt dernières années, va être bon pour la province et pour le pays », a entamé Jacques Daoust, enthousiaste, devant le parterre de gens d’affaires réunis pour l’occasion. À l’heure où le Québec cherche à diversifier ses marchés d’exportation, l’accord de libre échange avec l’Europe et ses 500 millions de consommateurs est effectivement une opportunité à ne pas manquer.
Pour le ministre de l’Economie du Québec, en tournée de promotion, « les entreprises québécoises et françaises du Québec doivent se préparer activement si elles veulent être prêtes à temps ». Afin de les y aider, le ministère vient de lancer un nouveau site d’informations sur l’AECG.
Un partenariat privilégié…Avec une langue commune, des affinités culturelles et une certaine proximité géographique, la France fait bien sûr figure de partenaire privilégié en Europe. Si de récents rapprochements économiques ont déjà été opérés, M. Daoust à réaffirmer la volonté du gouvernement québécois de tisser des liens commerciaux encore plus étroits avec l’Hexagone. « Le commerce avec l’Europe est essentiel à la prospérité du Québec. Mais aussi de la France », a affirmé le ministre. En 2014, les échanges de biens entre le Québec et la France s’élevaient à 3,8 milliards de dollars canadiens, en hausse de 5,3 % par rapport à l’année 2013. La France compte aujourd’hui pour 1,5 milliard dans les 6,9 milliards de dollars canadiens générés par l’ensemble des exportations du Québec, d’après une note gouvernementale sur l’économie et le commerce avec la France.
… et « gagnant-gagnant »Les chiffres de l’étude conjointe Canada-Union européenne sur les retombées économiques de l’AECG prévoient une augmentation annuelle de 0,77% du PIB canadien, et de 2,2 milliards de dollars environ pour le PIB du Québec.
Mais la province ne sera pas la seule à en tirer partie. L’Europe table également sur un impact positif d’environ 2,5 Mds € de PIB à moyen terme grâce à la réduction des barrières tarifaires et la hausse des exportations, selon le ministère de l’économie du Québec.
Les Européens, et donc les Français, bénéficieront également d’un accès privilégié aux marchés publics québécois, à l’instar du « Plan Nord » et de la « Stratégie maritime », et ce de façon même plus simple que d’autres Canadiens. « Cet accord va favoriser de nouveaux partenariats d’affaires dans une perspective gagnants-gagnants. […] Seul 40% du territoire a été répertorié. Cela constitue toute une opportunité d’affaires extraordinaire car on ne sait pas ce qui s’y trouve. Les possibilités sont multiples, aussi bien pour les entreprises québécoises que françaises», s’est enthousiasmé l’ancien président d’Investissement Québec.
Les entrepreneurs devront cependant faire preuve de patience car si la négociation de l’AECG a été conclue le 26 septembre 2014, on doit encore procéder à sa révision juridique, sa traduction dans toutes les langues officielles avant sa signature, puis sa ratification. Interrogé en conférence de presse, le ministre a estimé que la version finale ne devrait pas arriver avant dix-huit mois. Et ce à condition qu’un terrain d’entente soit trouvé sur des points litigieux comme le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE). «Toutes ces méga-ententes prennent un peu de temps, mais on va y arriver », a voulu rassurer M. Daoust, avant de conclure : « En Allemagne, c’est un gouvernement de coalition de sorte qu’avec le temps, ça pourrait se régler. Et le Canada est un pays de compromis. Tout comme la France ».
(crédit photo : Rozenn Nicolle)
]]>