Un nouvel organisme dédié à l’intégration des immigrants francophones, l’AINAF, a vu le jour en mai dernier. Son succès inattendu révèle l’importance qu’accordent les PVTistes (*) aux organismes d’aide à l’intégration, un processus pas toujours évident.
Par Lise Ouangari
Le 21 septembre, l’Aide à l’intégration des nouveaux arrivants francophones à Montréal (AINAF) a tenu sa deuxième rencontre sur le thème « Culture et réseautage ».
Lancé en mai dernier, l’AINAF organise une soirée réseautage tous les mois pour faire partager les expériences professionnelles et rapprocher les immigrants francophones des entreprises et des organismes socio-culturels. Ils étaient entre 80 et 90 personnes au rendez-vous.
« Ça a dépassé nos espérances », confie Sandrine Lasalle, fondatrice et organisatrice de l’AINAF qui conforte ainsi son idée de répondre à un vrai besoin pour les nouveaux arrivants.
L’intégration des francophones plus compliquée qu’elle n’y parait
« En France, on nous a bien vendu le Québec, que ce serait un Eldorado. On s’attend à sortir de l’aéroport et avoir des offres d’emploi », dit Sandrine Lassalle.
Française, elle a, elle aussi, dû s’intégrer au Québec. « Rien n’est fait pour les francophones parce qu’on pense que, comme ils parlent français, ils ont plus de facilité à s’intégrer. Ce n’est pas vrai. Ça reste une culture différente », dit-elle.
Le gouvernement québécois organise des sessions d’intégration pour les résidents permanents ou les nouveaux arrivants francophones en voie de l’obtenir mais ce service n’est pas proposé aux détenteurs de Permis Vacances Travail (PVT), majoritaires dans la salle.
Les conseils de l’AINAF pour bien s’intégrer
Mercredi dernier, les nouveaux arrivants se sont prêtés au « Speed meeting »: ils avaient 10 minutes pour discuter avec chaque responsable venu participer à la rencontre avant de laisser leur place aux suivants.
« On n’est jamais tous égaux devant l’intégration. L’intégration se fait par le sport, la culture, les loisirs bien que le but c’est de trouver un travail », rappelle la fondatrice de l’AINAF. « On veut briser l’isolement. Il faut se faire son réseau, il faut faire du bénévolat », poursuit-elle en insistant sur l’importance du volontariat au Québec, une pratique valorisée qui fait rencontrer du monde.
L’AINAF collabore avec des centres culturels tels que l’Opéra de Montréal, Les Grands Ballets Canadiens ou encore l’Orchestre Metropolitain pour inviter les nouveaux arrivants à s’intégrer par le biais de la culture. Des billets pour des spectacles ont été offerts en fin de soirée à l’issue d’un tirage au sort.
Elle a aussi encouragé les entrepreneurs à recourir à des mentors en faisant part de sa propre expérience auprès du Réseau M, un service de mentorat dédié aux francophones.
Malgré son succès, l’AINAF n’est pas encore structuré. La directrice hésite encore à se constituer en association mais craint d’être tributaire des subventions pas toujours suffisantes pour survivre. Elle pencherait autrement pour une entreprise d’économie sociale qui impliquerait probablement une contribution de la part de ses futurs membres. Il s’agira alors de voir s’il sera toujours possible de surfer sur la vague du succès s’il est demandé aux futurs membres de payer.
(*) Détenteurs d’un Permis Vacances Travail
Merci pour cet article mais nos soirées ne sont pas réservées aux PVTistes. Ce soir là dans la salle, il y avait 1/3 de PVTistes, certes, mais aussi 1/3 de résidents permanents et 1/3 de permis temporaires.
Nous prônons également l’intégration par l’emploi et l’éducation sociale. C’est pour cela que des recruteurs sont présents pour rencontrer des immigrants, mais aussi des agents immobiliers, des écoles de langue, des coachs en réseautage, des banques, la SAAQ, etc. qui donnent des conseils pratico-pratiques sur la vie et la culture québécoise.
A bientôt lors de notre prochaine soirée du 7 décembre.