Par Yann Nopieyie
Le groupe Rassemblement citoyen social, écologistes et solidaire veut des mesures sanitaires claires aux frontières françaises. Sa tête de liste, Yan Chantrel, souhaite également un meilleur accompagnement pour les Français en matière d’immigration.
Yan Chantrel, Conseiller consulaire élu à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) pour le Canada, se présente à la tête de la liste Rassemblement citoyen social, écologiste et solidaire (RC) pour les élections consulaires de 2021. Avec son équipe, le conseiller sortant souhaite mener à bien un programme qui lui tient à cœur et pour lequel il se bat depuis déjà plusieurs mois : la défense des droits des Français en matière d’immigration au Canada.
Des citoyens Français en détresse psychologique, sociale et économique
Selon Yan Chantrel, la pandémie de COVID-19 a fragilisé un grand nombre de citoyens français, qui se sont retrouvés dans des situations précaires essentiellement à cause de leur statut d’immigrant temporaire au Québec. Beaucoup d’entre eux sont en attente de leur résidence permanente, or les délais d’attente pour obtenir leur nouveau statut ont explosé depuis le début de la pandémie.
Au lieu d’attendre 18 mois en temps normal, certaines familles n’ont toujours pas reçu de réponses définitives de la part de IRCC (Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada), après plus de deux ans d’attente. Par conséquent, elles sont susceptibles de perdre leur emploi, leur logement voire leur vie ici au Québec. Plusieurs familles ont été contraintes de quitter le Québec pour retourner s’installer en France par exemple.
Yan Chantrel dit avoir communiqué avec la ministre québécoise de l’Immigration, Nadine Girault, et la déléguée générale du Québec en France, Michèle Boisvert, pour les sensibiliser au problème et pour partager ses inquiétudes. Selon lui, la déception et le désenchantement éprouvés par les Français viennent d’une mauvaise communication de la part du Gouvernement du Québec, qui semble en quelque sorte “vendre du rêve” auprès des Français voulant immigrer au Canada.
Intervention auprès du Conseil d’état
La pandémie a également entraîné des difficultés pour les ressortissants français pour rejoindre ou pour faire venir leurs proches au Canada. Rappelons qu’un décret en date du 30 janvier 2021 imposait l’obligation de présenter un motif impérieux pour les déplacements entre la France et les pays tiers à l’Union européenne, et ce même pour les Français établis à l’étranger.
« C’était très grave ce qui avait été proposé par le gouvernement actuel. C’est sans précédent, le fait d’empêcher les ressortissants de son propre pays de rentrer chez soi […] ce n’était même pas arrivé lors des périodes de guerres », affirme le conseiller à l’AFE. Selon lui, ces mesures discriminatoires et disproportionnées n’avaient pas lieu d’être et elles venaient amplifier les mesures déjà restrictives imposées à la frontière canadienne pour toutes personnes pénétrant sur le territoire.
Yan Chantrel a lancé une pétition qui a rassemblé presque 30 000 signatures pour mettre fin aux motifs impérieux imposés aux Français. Un retour a été effectué par des associations et des avocats auprès du Conseil d’état qui a alors cassé le jugement.
« Nous aurions préféré que des mesures beaucoup plus claires soient proposées, ce qui n’a jamais été le cas avec ce gouvernement même à l’heure actuelle. On veut des mesures obligatoires qui protègent les personnes qui rentrent et les ressortissants français, plutôt que de prendre des mesures de ce type-là qui créent des précédents dangereux en termes de droits », ajoute-t-il.
Yan Chantrel appelle à une grande mobilisation électorale
Yan Chantrel souhaite que les Français participent le plus possible aux élections consulaires, pour donner un maximum de poids aux représentants, afin qu’ils puissent défendre la cause de leurs concitoyens, non seulement au niveau des conseils consulaires, mais aussi sur tous les échelons politiques possibles.
« Il y a beaucoup de listes qui se présentent. Les Français doivent juger par rapport à des gens qui ont agi et qui ont mené des actions concrètes », conclut le conseiller sortant. Pour Yan Chantrel, le rôle de conseiller consulaire pourrait se résumer en trois mots : disponibilité, proximité et défense des droits.