Énième rebondissement dans la circonscription de Québec! Alors que la liste UMP a finalement été autorisée à concourir, il semblerait que le lustre « apolitique » de la liste associative concurrente soit ternie par les précieux conseils prodigués par le sénateur UMP Robert Del Picchia.
La liste associative de Québec, émanation de la SFQ (Société Française de Québec), et menée par Yves Saliba, cherche encore à défaire sa concurrente UMP. La tête de liste souligne « l’incompétence des membres de la liste UMP qui n’a pas respecté la parité ».
Mieux encore, selon nos sources, Robert Del Picchia, sénateur UMP des Français de l’Étranger, par la voix de sa collaboratrice parlementaire Olivia Richard, aurait cherché des recours juridiques pour empêcher la réintégration de la liste UMP de Québec dans la course, et favoriser ainsi la liste associative. Olivia Richard se dit elle-même « désolée » de la décision du juge auprès des membres de la liste associative. Elle ajoute, parlant au nom du sénateur du groupe UMP, qu’ « il restera naturellement possible de demander l’annulation des opérations électorales en invoquant l’illégalité d’un acte préparatoire ». (voir notre article)
Pourtant, Yves Saliba tient à réaffirmer le caractère apolitique de sa liste, même s’il dit « assurer l’intérim de Georges Mosser », conseiller UMP sortant, membre du groupe du Rassemblement des Français de l’Étranger (RFE) de Robert Del Picchia. Il précise que le rôle des conseillers consulaires n’est pas de représenter un parti ou une tendance politique, mais de représenter tous les Français.
Car l’explication ne serait pas complète si l’on omet de préciser que le RFE est un mouvement présidé par le sénateur UMP Del Picchia, et dont le vice-président pour l’Amérique du nord n’est autre que François Lubrina, conseiller sortant, et exclu de l’UMP en 2012 pour sa candidature dissidente aux élections législatives, face à Frédéric Lefebvre. Le RFE, qui avait notamment placé Damien Regnard dans la course aux législatives partielles de 2013 face au même Frédéric Lefebvre, présente cette année des listes officiellement concurrentes à l’UMP dans la majorité des circonscriptions nord-américaines pour ces élections consulaires. À Montréal, cette liste est menée logiquement par François Lubrina qui pourrait bien compter sur les voix d’élus de la liste associative pour conserver son siège de conseiller à l’Assemblée des Français de l’Étranger. Dans le domaine des chicanes de famille de l’UMP, Québec n’a finalement rien à envier à Montréal !
Par ailleurs, s’agissant de l’acceptation de la liste UMP, le sénateur socialiste des Français établis hors de France, Jean-Yves Leconte, a tenu à préciser aujourd’hui, que « le tribunal administratif de Paris a rejeté le recours non sur le fond mais sur la recevabilité ». En effet, dès lors qu’il s’agit d’une négligence du consulat, qui aurait du signaler cette anomalie, et dès lors que le consulat n’a pas réagi dans le délai de quatre jours francs prescrits par la loi, le dit-consulat n’était plus fondé à refuser d’enregistrer la liste.
Comme Robert Del Picchia, le sénateur Leconte admet que « cette irrégularité pourrait entraîner une annulation des opérations électorales d’avoir pesé sur la sincérité du scrutin et d’avoir eu un impact sur le résultat de l’élection ».
(photo : archive – Nathalie Simon-Clerc)
Yves Saliba a tenu à apporter cette précision :
« Notre liste et moi-même ne sommes conseillés par aucun parti et ne supportons aucun parti. Ce ne sont que des informations que j’ai reçues et non des conseils.
En ce qui concerne M.Georges Mosser, j’ai accepté d’assurer l’intérim afin de continuer à aider et à donner les renseignements nécessaires aux demandes que je
reçois de nos concitoyens installés au Québec (carte vitale,retraite etc..)et cela n’a aucun rapport avec les choix politiques que M.Georges Mosser.aurait
Le passage (que j’apprécie)dans votre article ou je réaffirme que notre liste est apolitique et que le rôle d’un conseiller consulaire n’est pas de représenter un parti politique ,mais
tous les français, est celui qui définit bien la ligne de conduite que je me suis fixé, et je rajouterai quelque soit leur orientation politique ou personnelle. J’ai accepté de me présenter à ces élections , à la seule condition de ne pas être sous une bannière politique et il en est de même pour mes candidates et canditats, d’autant plus que nous occupons toutes et tous des postes clés au sein d’associations ou organismes français. »