Plonger au cœur d’une boule à neige sur le parvis de Notre-Dame ou visiter les quartiers grouillants du Paris du 18ème siècle au travers de ses boutiques, tel est le voyage que propose le Musée Stewart avec sa toute nouvelle exposition « Paris en vitrine », proposée jusqu’en mars 2019.
« Paris n’était pas une ville contrôlée par le roi, mais une ville grouillante avec une superposition de pouvoirs en concurrence », explique Pascal Bastien, professeur d’histoire de l’Europe moderne à l’Université du Québec à Montréal, qui égrène les juridictions : postes de police, paroisses, administration municipale, justice seigneuriale, … Le roi négocie… « Il y a des libertés dans un milieu de privilèges et de pouvoir concurrentiel », ajoute le professeur d’histoire. La Ville Lumière est tellement effervescente que la cour et Versailles appellent les Parisiens, « les grenouilles ».
Le 18ème siècle en France, c’est la mort de Louis XIV en 1715 jusqu’à la chute de Napoléon en 1815, mais aussi et surtout, la Révolution française de 1789.
« Cette exposition fait revisiter Paris sous un angle inusité, mêlant à la fois le plaisir de voyager, celui de fréquenter les boutiques et de découvrir la riche histoire de la capitale française avec laquelle les Montréalais ont un lien privilégié depuis toujours. (…) Nous sommes fiers de la mettre en valeur d’une manière aussi originale », se réjouit Suzanne Sauvage, présidente et chef de la direction du Musée Stewart.
400 artefacts provenant du fonds du musée Stewart
C’est au travers des boutiques parisiennes les plus en vogue de l’époque, fréquentées par l’aristocratie européenne, que le visiteur plonge dans la capitale du Royaume de France. Près de 400 artefacts français du 18e siècle, dont 250 objets décoratifs, 80 livres rares, une soixantaine de gravures, une vingtaine d’instruments scientifiques et plus d’une dizaine d’armes, tous provenant de la collection du Musée Stewart, évoquent entre autres les pratiques commerciales, le luxe et la variété des produits chez les marchands au 18e siècle. Parmi les pièces les plus rares figure un exemplaire original du Plan de Paris commandé par le Sieur Turgot, prévôt des marchands parisiens, relié sous forme d’un luxueux atlas.
« Le Musée Stewart est le musée d’histoire au Québec qui détient la plus riche collection d’objets français du 18e siècle, se distinguant tant par sa qualité exceptionnelle que par son étendue », rappelle Suzanne Sauvage.
Le visiteur arpente les trois principaux quartiers commerciaux de cette période : La Cité, La Ville et L’Université, et découvre les malletiers, libraires ou autres armuriers ainsi que la monnaie utilisée (l’unité restant la livre).
Des expériences multimédia
Pour améliorer l’immersion, le musée Stewart a intégré à l’exposition, la vidéo du projet Bretez, élaborée par la musicologue Mylène Pardoen, chercheur CNRS à l’Institut des Sciences de l’Homme de Lyon. Il s’agit d’une restitution en 5D du quartier du Grand Châtelet qui concentre 80% des ambiances sonores du Paris de l’époque.
Le clou de la visite est une expérience de réalité virtuelle, « Il neige à Paris », développée par le studio BLVD. Casque sur les yeux et les oreilles, nous pénétrons dans la boule à neige de Notre-Dame de Paris et nous retrouvons transportés sur le parvis. C’est alors une visite de Paris sous la neige, qui s’égrène comme un livre dont on tourne les pages qui s’offre au visiteur.
Une exposition originale et richement documentée à faire en famille, ouverte du 25 avril 2018 au 24 mars 2019.
Pour compléter le tout, le Musée Stewart a prévu une série d’activités culturelles autour de l’exposition, jusqu’au 24 mars 2019 :
http://www.stewart-museum.org/fr/paris-en-vitrine-les-boutiques-au-18e-siecle-214.html
(Crédit photo: Marilyn Aitken (Musée Stewart ) – Gracieuseté)