On l’a tous un jour imaginé, le réalisateur du très connu Kung Fu Panda, Mark Osborne, l’a fait ! La célèbre histoire du Petit Prince est enfin adaptée sur grand écran, et sera à l’affiche en Première nord-américaine à Montréal, dès le vendredi 12 février.
Par Charlotte Lopez
Nommé pour le César du meilleur film d’animation, Le Petit Prince, adapté du livre d’Antoine de Saint-Exupéry, est produit par le duo français Dimitri Rassam et Aton Soumache.
Le film raconte l’histoire d’une petite fille, sérieuse et adulte avant l’âge, mais aussi curieuse et aventureuse, qui va faire la rencontre de son nouveau voisin, un aviateur assez insolite et bizarre, qui, lui, n’a jamais vraiment grandi. Alors qu’elle est censée étudier tout l’été pour pouvoir rentrer dans la prestigieuse Académie Werth, et soumise à un emploi du temps de ministre mis en place par sa mère, elle va finalement passer ses journées avec son nouvel ami. L’histoire du Petit Prince va les réunir dans une aventure extraordinaire, car l’Aviateur a autrefois croisé un mystérieux petit garçon blond.
La petite fille va apprendre ce que c’est que s’amuser et va redécouvrir son enfance à travers les différentes rencontres que fait le Petit Prince. Avec les voix de Florence Foresti (la maman), André Dussollier (l’Aviateur), Marion Cotillard (la Rose), Vincent Cassel (le Renard), Guillaume Gallienne (le Serpent), Laurent Lafitte (le Vaniteux), et Vincent Lindon (le Businessman), le film nous transporte dans la nostalgie de l’enfance et dans la magie de la 3D et du stop-motion (images d’animation en papier découpé), réalisés par les studios de Mikros Image à Montréal.
« Utiliser les deux différentes techniques nous a vraiment aidé à raconter l’histoire »
Lorsque le film raconte l’histoire de la petite fille et de l’Aviateur, et donc le monde réel, l’animation est en 3D, mais lorsqu’il s’agit de l’univers du Petit Prince, le stop-motion prend alors vie : « Utiliser les deux différentes techniques nous a vraiment aidé à raconter l’histoire, car l’une représente le monde des adultes et l’autre celui de l’enfance », explique Mark Osborne. Pour être fidèle au livre, le réalisateur a donc voulu utiliser une technique d’animation qui était plus artistique, davantage pour les enfants, et qui représentait bien l’imagination. « On a utilisé de vrais modèles de papier pour jouer le monde du Petit Prince en stop-motion, souligne-t-il. En fait, ça rappelle les pages de ce livre que nous avons tous lu ; c’est une manière de préserver et de protéger le livre. »
« Le film est une célébration du livre, faite par une centaine de créateurs qui l’adorent »
Alors qu’en regardant le film on s’attendrait à voir le livre adapté fidèlement, cela n’est pas du tout le cas, du début à la fin : « Faire une adaptation du livre lui-même était juste impossible, car il n’a pas du tout la structure d’un film, confie Mark Osborne. Je ne pense pas qu’il y ait assez de matériel pour en faire un film au complet ; n’importe quelle version du livre en film ne ferait que casser son âme, donc c’est la façon de le garder petit et précieux. »
« J’espère que les gens comprendront ma manière de faire, avoue-t-il. Je pense que si tu connais bien le livre, tu sais que ça ne marchera pas en tant que film ; donc j’espère que les gens verront ça comme une célébration, faite par une centaine de créateurs qui adorent ce livre. »
Différent en tout point des autres films d’animation dont on a l’habitude, Le Petit Prince emporte le spectateur dans un univers beau, drôle et fort en émotion ; réveillant l’enfant qui sommeille en chacun de nous. Une véritable surprise visuelle, le stop-motion réussit à moderniser la poésie de cette œuvre classique de Saint-Exupéry sans toutefois la ternir, bien au contraire.
(crédit photos : Élie Babin, collaboration spéciale – www.eliebabin.com)