Samedi 13 Mai 2017, il est temps pour moi de participer à ma première soirée Pvtistes depuis mon arrivée à Montréal. Par définition, un PVTiste est âgé de 18 à 35 ans, a quitté la France avec ce visa particulier (prisé et difficile à obtenir) qui lui permet de voyager et travailler dans tout le pays. Ce genre de soirée est un moyen de résauter et de rencontrer d’autres personnes dans la même galère, détresse émotionnelle et joie, que soi.
Par Amandine Dago, chroniqueuse
Le rendez-vous était au bar Monsieur Ricard. Un petit bar très sympa qui se trouve au coin Mont-Royal et Avenue du Parc. Je suis arrivée sur les lieux à 22 h et c’était déjà rempli de jeunes et beaux Français venus passés un samedi soir « fun » entouré de compatriotes et de bonne bouffe. Au menu, c’était, fromage et plateau de charcuterie… et accordéon.
Je fais un rapide scan des lieux et constate que tout le monde porte un badge avec son nom. Qu’il y a plusieurs tables numérotées avec des petits groupes de 3 à 6 personnes. Je me lance donc à la recherche de ce fameux badge qui me permettra de commencer ma phase de sociabilisation. Il me le faut. Après 10 000 aller-retours entre le fond et l’avant du bar, je trouve finalement le responsable de la soirée. Il me donne mon badge et m’explique le principe de la soirée « un peu en mode speedating » ou chacun doit changer de table.
Fière de mon badge collé sur mon pull, mes tickets de tombola en main, je me mets en quête d’une table. Je fais une nouvelle analyse visuelle à la Robocop pour déterminer ou je vais bien pouvoir m’asseoir. J’élimine de prime abord la terrasse, car même si on n’est plus en hiver, on est toujours à Montréal, ce n’est pas la grande chaleur. Bien que j’eusse repéré un homme plutôt « cute », je préfère rester à l’intérieur. Mon corps m’en remerciera par la suite. Je regarde d’autres tables, les conversations ont l’air bien entamées partout, les liens ont commencé à se faire pour ceux qui ne se connaissent pas déjà.
En bonne élève je décide donc d’aller au fond du bar. Sur recommandation du barman qui m’introduit, je m’installe à une table de deux gars. Il y a Romain qui travaille en informatique, un peu un ancien comme moi. Ici depuis 2015 et en plein processus de résidence permanente. Et il y a celui qu’on nommera Paul (pour cause d’oubli de prénom) et qui est là depuis un mois, qui travaille en informatique également.
Passées les questions classiques qui pourraient être issues du Livre du PVTiste en soirée : «Tu viens d’où en France? Tu travailles dans quoi? Tu es ici depuis combien de temps? Tu vis dans quel quartier à Montréal? Pourquoi as-tu quitté la France?», on peut passer au stade d’un échange plus classique.
Un jeune homme vient à notre table sans s’asseoir et ne s’adressant uniquement qu’à Romain, Paul et moi continuons la conversation. On parle de nos premières impressions sur le pays, les premiers plats comme la fameuse poutine de La Banquise évidemment. On en vient à parler de job aussi. Il m’explique sa technique de candidature qui est plus dans l’état d’esprit Nord Américain. A savoir, appeler les entreprises pour demander s’ils ont des besoins et envoyer son CV ensuite. Ce qui est plutôt une bonne technique ici. Je parle des voyages que j’ai fait depuis mon arrivée à Montréal et de la joie du covoiturage grâce à AmigoExpress.
Il y a un groupe de filles sur la seconde moitié de notre table. Sachant qu’elles sont dans leur conversation et qu’il n’y a aucune ouverture de leur part ni de la mienne, je préfère rester aux côtés des garçons.
La première tombola est tirée, plusieurs numéros sont appelés. Les gains sont des « goodies » Ricard et autres produits mais le gros lot que tout le monde souhaite gagner est le pichet de sangria. Après une fausse joie de la part de Romain, un de ces amis de la soirée qui a gagné le pichet nous rejoint à la table. On l’appellera Éric, encore un problème de prénom. Il est bien joyeux et partage volontiers son pichet.
Je discute un peu avec Eric, arrivé depuis une semaine avec son petit frère, également PVTiste. Eric en connait beaucoup sur la culture africaine, notamment le football et la musique. On a des références communes. Puis son petit frère nous rejoint. Je ne bois pas d’alcool et me commande un jus de canneberges ce qui les fait sourire. Ils me demandent si c’est pour raison religieuse et surtout comment je fais pour m’amuser. Je réponds que je ne bois pas par choix d’un mode de vie « healthy ». Que je n’ai jamais été une grande buveuse et surtout que je m’amuse sans alcool.
Ils ont du mal à y croire, surtout Eric qui en vient à me dire que si on refait une soirée, je n’aurais pas d’autre choix que de boire vu qu’il n’y aura que de l’alcool. On en rigole et on se « check » pour valider le pari.
C’est vraiment une ambiance bonne enfant, tranquille, comme une soirée de réseautage classique. Je n’ai pas suivi le principe du changement de table annoncé par l’organisateur « parce que la flemme » et aussi parce que j’étais bien là où j’étais.
Je dois rejoindre mon groupe d’amis et quitte donc la soirée avant la fin. J’échange un contact Facebook avec Romain pour l’éventualité d’une autre rencontre.
BILAN : Ce fut donc une soirée bien sympa. Ça fait du bien ce genre de soirée une fois de temps en temps, surtout quand le mal du pays est plus fort. Je suis partie après 1:30 sur place, un ajout sur Facebook et malheureusement pour moi, aucun cadeau.
(crédit photo: Archives)