Plus de 70 candidats se présenteront aux suffrages des 533 grands Électeurs de l’étranger le 24 septembre prochain, pour renouveler les six sièges de sénateurs des Français de l’étranger. À gauche, Hélène Conway-Mouret et Jean-Yves Leconte devront logiquement composer avec une liste écologiste et de gauche. À droite, on ne faillit à la tradition de la dispersion, puisque cinq listes se disputeront les voix des électeurs de la droite et du centre. Une division qui pourrait bien coûter cher d’autant que La République en Marche présente une liste et que le Front National y pense.
Aux deux listes estampillées Les Républicains (LR), la liste officielle de Joelle Garriaud-Maylam et Olivier Piton, et la liste dissidente de Ronan Le Gleut, arrivé en tête de la primaire et disparu de la liste officielle, se sont ajoutées la liste de Louis Duvernois, sénateur LR sortant, écarté de la liste officielle, la liste de Georges-Francis Seingry, vice-président de l’AFE, ancien délégué UMP et président du Comité de soutien à François Fillon pour la Belgique, et la liste de Jean-Pierre Bansard, président de l’ASFE (Alliance Solidaire des Français de l’étranger), qui tente sa chance pour la troisième fois.
La composition des listes traduit le malaise latent de la droite parmi les Français de l’étranger et leurs élus. La primaire, organisée par le groupe ADCI (Alliance de la Droite du Centre et des Indépendants) de l’AFE (Assemblée des Français de l’Étranger) au printemps dernier, censée proposer une seule liste, n’a pas simplifié les choses, au contraire! Louis Duvernois l’a qualifiée de « pseudo-primaire » en dénonçant les irrégularités de procédures et Ronan Le Gleut, arrivé en tête, avait finalement disparu de la liste définitive au profit d’Olivier Piton.
Aujourd’hui, Louis Duvernois mène une liste sur laquelle on retrouve Jacques Brion, conseiller consulaire à Miami et Patrick Pagni, délégué consulaire LR de la circonscription de New York. De son côté, Ronan Le Gleut mène une liste LR-UDI, sur laquelle on retrouve notamment Marc Cormier, Conseiller consulaire UDI de Toronto.
Quant à Jean-Pierre Bansard, il a convaincu Damien Régnard, conseiller à l’AFE pour les États-Unis et ancien candidat de droite à l’élection législative, d’occuper la 3e position de sa liste.
Sur la liste de Georges-Francis Seingry, on retrouve Olivia Richard, assistante parlementaire du sénateur LR Robert Del Picchia. On peut difficilement imaginer qu’elle n’ait pas obtenu le feu vert de son patron.
À gauche et au centre…
Sur la liste de gauche « Français du monde », menée par Hélène Conway-Mouret, on retrouve Annie Michel, conseillère à l’AFE pour les États-Unis, en cinquième position.
Sur la liste « solidaire et écologiste », menée par David Millet, conseiller consulaire d’Haiti, on note la présence d’Éléonore Gachet, qui fut un temps candidate de Jean-Luc Mélenchon en Amérique du Nord pour l’élection législative, en sixième position.
Quant à La République en Marche, une liste menée par l’un des fondateurs du mouvement d’Émmanuel Macron, Philippe Grangeon, se présentera aux suffrages. En deuxième position, on note la présence de Sophie Lartilleux-Suberville, conseillère consulaire aux États-Unis. C’est sans surprise que Marc Villard, président de l’AFE, occupe la troisième place de cette liste.
Sur les six sénateurs sortants, deux sièges étaient occupés par les socialistes (Hélène Conway-Mouret et Jean-Yves Leconte) et quatre sièges par des élus de la droite et du centre (Jean-Pierre Cantegrit, Joelle Garriaud-Maylam, Louis Duvernois, Christiane Kammerman). Neuf listes composées de huit candidats chacune devraient se présenter aux suffrages des grands électeurs (442 conseillers consulaires, 68 délégués consulaires, 11 députés des Français de l’étranger et 12 sénateurs des Français de l’étranger) dans moins d’un mois.