Pour sa 170e édition à Montréal, le World Press Photo prouve qu’une image vaut mille mots. Cette année encore, les 152 clichés primés nous font redécouvrir les grands événements de l’année. Parfois violentes ou dures, ces images permettent de saisir des réalités difficiles à appréhender.
Par Alizée Calza
La tension était palpable au Marché Bonsecours lors de la cérémonie d’ouverture du World Press Photo 2017 le mardi 29 août.
« Les gens devant moi sont partis, j’étais en face de l’assassin. »
Tout en écoutant le récit terrifiant du lauréat de la Photo de l’année, Burhan Özbilici, les visiteurs médusés regardaient la série de photographies représentant l’assassinat de l’ambassadeur russe, Andrei Karlov lors d’un discours dans une galerie d’art à Ankara le 19 décembre dernier.
L’histoire du photographe turc était parfaite pour ouvrir cette nouvelle édition du célèbre concours de photo-journalisme. Laurens Korteweg, le représentant du Word Press Photo Amsterdam, a pris la suite pour présenter d’autres panneaux de l’exposition.
Interdite dans certains pays
Korteweg a trouvé important de présenter la série de Giovanni Capriotti. Le photographe italien a remporté le 1er prix Reportages, catégorie « sport » avec ses images du club de rugby Muddy York, la première équipe ouverte aux homosexuels.
Ce panneau en particulier empêche l’exposition d’être présenté dans certaines villes du monde comme Istanbul qui avait pourtant accueilli les éditions précédentes. Certains pays moins ouverts sur l’homosexualité refusent d’afficher des photos d’hommes s’embrassant en public. Le World Press photo, n’admettant aucune censure, refuse de présenter qu’une partie de l’exposition dans ces pays.
Peu de lauréates
Lors de la cérémonie d’ouverture, Laurens Korteweg a déploré qu’il y ait aussi peu de femmes parmi les lauréats du concours. Sur les 45 gagnants de cette édition, seules cinq sont des femmes.
Pour encourager plus de femmes à participer aux prochaines éditions, M. Korteweg a invité la gagnante du 1er prix des Reportages, catégorie « enjeux contemporains », Amber Bracken à présenter son œuvre sur les grandes manifestations qui se sont déroulées dans la Réserve Sioux de Standing Rock.

Un seul Français…
Si les Américains et les Canadiens semblent très bien représentés au World Press Photo 2017, on n’y compte malheureusement qu’un seul Français.
Matthieu Paley est ainsi le seul représentant de l’Hexagone à faire partie des lauréats de l’édition 2017. Le photographe qui travaille pour le National Geographic a gagné le 3e prix des photos isolées, dans la catégorie « vie quotidienne » avec sa photographie d’une jambe de femme ouïghoure.