Pour son septième anniversaire, le Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec (SIIQ) organisé par Immigrant Québec s’est offert un succès retentissant. Sur les deux jours, c’est 9 600 visiteurs qui se sont déplacés—un record. Ainsi, au Palais des Congrès, un grand hall était plein à craquer : 180 exposants tenaient des kiosques et proposaient aux nouveaux arrivants un large éventail d’informations. Les neuf zones distinctes permettaient aux intéressés de se concentrer sur leur thème de prédilection. Particularité de cette édition, toutes les régions du Québec étaient représentées et pouvaient donc profiter de cet événement pour tenter de combler le déficit de main d’œuvre que beaucoup d’entre elles accusent.
Par Jacques Simon
L’emploi au premier rang
S’il y avait un thème phare du Salon, c’était l’emploi. « L’immigration doit être vue à travers le prisme du développement économique », assurait ainsi David Heurtel, ministre de l’immigration du Québec à l’Outarde Libérée. Il faut dire que certaines régions manquent cruellement de travailleurs : beaucoup de municipalités régionales de comté (MRC) ont des taux de chômage d’à peine trois pour cent. « Ça risque d’affecter de développement économique du Québec », déplorait Heurtel, avant d’appeler à « simplifier » le processus de reconnaissance des diplômes.
« Si les régions veulent tirer leur épingle du jeu, il faut qu’elles s’organisent », expliquait à notre micro Jonathan Chodjaï, cofondateur et président du conseil d’administration d’Immigrant Québec; un conseil que le maire de Québec, Régis Labeaume, semblait avoir noté à en juger par le partenariat qu’il a signé avec l’agence française Pôle Emploi. « Nous avons d’excellents retours, affirme-t-il, nos problèmes ce sont les lois de l’immigration : les règles sont beaucoup trop sévères ». Au moment où certains prônent le renfermement sur soi-même et souhaitent l’imperméabilité de frontières, le discours du maire de la capitale québécoise va donc dans le sens contraire. « On a de la place pour tout le monde ! » déclare-t-il, avant de rajouter avec un sourire que « si c’était possible d’un point de vu réglementaire, je pourrais ramener des milliers dans français avec moi à chaque voyage que je fais ».
Les politiques répondent « présent »
Le succès du salon s’est aussi mesuré par les intervenants de choix. En effet, aux côtés de David Heurtel et de Régis Labeaume, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, était présente au Salon. Les trois « politiques » ont profité de l’espace conférence pour faire des discours : un appel en chœur pour une immigration plus importante. « Il y a une place pour vous, chez nous ! » a affirmé Mme Plante, après avoir vanté les mérites d’un Montréal multiculturel et accueillant.
Malgré les sourires et les rires, une rivalité amicale s’est fait sentir entre les maires des deux plus grandes villes de la province, dont chacun espère pouvoir tirer profit de l’immigration. « Je te remercie, Valérie, de me laisser recruter sur tes terres », s’est amusé M. Labeaume. Au micro de l’Outarde Libérée, il n’hésite cependant pas à être plus direct : « Québec c’est une région extrêmement sécuritaire, où on a tous les avantages des grandes villes sans en avoir les inconvénients ».
Un reportage de Nathalie Simon-Clerc et Jacques Simon: