Le 23 juillet est sorti sur les écrans québécois, la nouvelle comédie d’Éric Lavaine, avec Josiane Balasko, Mathilde Seigner et Jérôme Commandeur : Un tour chez ma fille.
Après le succès de Retour chez ma mère (2 millions d’entrées en 2016), cette fois-ci, Eric Lavaine inverse les rôles en mettant en scène la visite de la mère chez la fille, mais l’autre fille… En effet, Jacqueline (Josiane Balasko), 70 ans, s’apprête à emménager avec son petit ami, Jean, dans un appartement qu’ils font rénover ou plutôt que Jacqueline s’acharne à décorer comme elle seule l’entend. Ce contrôle à tout prix vient à bout de la patience de Jean, qui la quitte, l’obligeant a trouver un nouvel endroit où vivre puisque son appartement est inhabitable. De ses trois enfants, Stéphanie (Alexandra Lamy qui vivait chez sa mère dans Retour chez ma mère) a déclaré forfait et s’est « enfouie » au Brésil. Il ne reste donc que sa sœur, Carole, (Mathilde Seigner) et son frère, Nicolas, (Philippe Lefebvre) qui vont tirer à la courte paille pour savoir qui hébergera leur mère… et cela tombe sur Carole et son mari Alain (Jérôme Commandeur). Heureusement, ce n’est que pour « quelques jours »…
En effet, après avoir mis plusieurs fois en vedette Frank Dubosc ( Bienvenue à bord ou Barbecue) ou Alexandra Lamy ( L’embarras du choix ou Chamboultout), Eric Lavaine met Josiane Balasko au centre du film : tout tourne autour d’elle, tout est fait pour la mettre en valeur alors que les autres acteurs semblent parfois ne pas trop savoir comment se positionner ou comment se comporter face « à ce monstre sacré du cinéma français ». Et même s’ils font cet effort, cela ne semble pas suffire. En effet, la mise en scène manque de relief ; ce qui fait que le film ressemble plus à un téléfilm de dimanche après-midi hivernal qu’à un chef d’œuvre et les quelques plans des calanques de Marseille n’y changent rien. On pourrait, en fait, se demander si le film a été assez fouillé et travaillé (même la relation mère/fille n’est jamais vraiment touchante) ou si le réalisateur a simplement voulu surfer sur le succès d’ Un retour chez ma mère?
A noter, cependant, une poignée de répliques plutôt bien senties, deux-trois situations cocasses (dont le fameux quiproquo autour de la soirée « échangiste ») ou la discussion lors de l’appel de la mère durant une réunion professionnelle importante (N’avons-nous pas tous vécu ce genre de situation?)… Le seul qui s’en sorte un peu mieux est, peut-être, Jérôme Commandeur, victime des quiproquos et qui finit par se rebeller en s’écriant « Je sais que je suis pas Brad Pitt, mais même moi, j’ai besoin qu’on m’aime ».
Enfin, on pourrait également se demander ce que fait Line Renaud, la mère de Jacqueline, dans ce film ou alors, elle constitue le prétexte pour nous annoncer un troisième opus. Vous comprendrez à la fin du film…
Superficiel, voire anecdotique, ce film de cohabitation forcée se regarde quant même très agréablement sans trop s’ennuyer. Comme l’a écrit un autre critique, ce film est « Juste une comédie pantouflarde» et bien que cela soit sympathique, il ne faut s’attendre à rien d’autre avec Un tour chez ma fille.