Introduire les nouvelles technologies en milieu muséal, proposer aux spectateurs une expérience inédite en offrant des dispositifs créatifs innovants, c’est l’ambitieux projet Museomix. Pour sa deuxième édition québécoise, ce concept événementiel culturel, né en France en 2011, rassemblera soixante douze participants « muséomixeurs » au musée des beaux-arts de Montréal en novembre prochain.
Les équipes sont en pleine ébullition. Bénévoles, experts et professionnels passionnés s’affairent à la mise en place des multiples outils et supports qui accompagneront le premier Museomix de Montréal, les 7, 8 et 9 novembre prochains. Les participants 2014, triés sur le volet par les organisateurs il y a quelques mois, auront trois jours pour investir les ateliers du musée des beaux-arts et réaliser des prototypes qui seront ensuite présentés au public.
Les équipes de participants seront encadrés dans leur performance par la cinquantaine de membres organisateurs et devront respecter des phases de réalisation et des délais précis.
Ces muséomixeurs en herbe ont pour consigne de se distinguer en mêlant influences et compétences hétéroclites. L’émulation partagée comme seul moteur créatif, ils seront amenés à former douze équipes pluridisciplinaires.
« Remixer » l’institution culturelle
Bien que la spontanéité soit de mise, l’évènement propose une réelle réflexion sur la métamorphose de l’espace culturel commun. Et, si la place du numérique et celle de l’interactivité sont importantes dans la démarche des organisateurs, l’idée est avant tout de s’approprier le musée, le temps d’un échange ludique entre différents publics. La devise du mouvement : People make museum, et le musée devient miroir.
Pour Justine G. Chapleau, muséologue et investigatrice de la manifestation montréalaise aux côtés d’Arthur Schmitt, Museomix est un terrain de jeu expérimental : « Nous souhaitons jongler avec les règles habituelles du musée et proposer au spectateur de renouveler son expérience, explique-t-elle. Les nouvelles technologies apportent une plus-value, il s’agit cependant de faire attention à ce qu’elles ne deviennent pas systématiques ou parasites. Cela ne doit pas nuire à la contemplation. Notre rôle, c’est de penser à tout cela ».
Première édition à Montréal
Museomix Montréal, c’est avant tout la rencontre de deux passionnés. Arthur Schmitt, un français présent depuis les débuts parisiens de Museomix et fraichement débarqué à Montréal, ne pensait pas poursuivre l’aventure outre-Atlantique. Convié presque par hasard à une émission de radio traitant du Museomix 2013 organisé à Québec, ce Lyonnais qui se définit comme un touche-à-tout curieux et indépendant, fait la connaissance de Justine, une Montréalaise débordante d’énergie et d’idées.
C’est donc animés par les mêmes ambitions qu’ils décident de créer un collectif Museomix à Montréal.
Un évènement à échelle internationale
Forts du succès rencontré par ces événements, en France, en Angleterre et au Québec, les organisateurs ont décidé de proposer simultanément le Museomix 2014 dans huit musées de sept villes différentes dont Arles, Lille, Saint-Étienne, Nantes, Montréal, Derby et Genève. À cette occasion, les musées « remixés » seront reliés entre eux par des dispositifs vidéo qui permettront de visionner en temps réel les performances des participants des différentes villes.
A Montréal, nombreux sont les bénévoles et acteurs français qui s’impliquent avec les Québécois dans le développement du projet. Museomix Montréal attend une forte fréquentation pendant la manifestation. Pour l’édition 2013 organisée à Québec, près de 3 000 visiteurs sont venus vivre l’expérience.
Un événement qui compte s’étendre aux sphères corporatives et publiques. Ainsi, un Bibliomix : remixons la bibliothèque, est également en préparation pour l’année prochaine.
Arthur Schmitt – Vincent Chapdelaine (animateur radio) – Justine G. Chapleau