À 22 ans, Michael Pilater est le plus jeune élu à l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE). Conseiller consulaire et attaché parlementaire du député UMP d’Amérique du Nord, Frédéric Lefebvre, cet étudiant à Polytechnique Montréal a été élu « pour travailler et non se reposer », selon ses propres mots. Portrait d’une jeune figure montante de la politique française en Amérique du Nord.
« Être dans l’action ». Michael Pilater n’a que cette expression en bouche lorsqu’il évoque son investissement politique. « C’est souvent lorsque nous sommes éloignés de notre pays qu’on s’y sens le plus proche », souligne-t-il. Figurant parmi les quatre élus du Canada à l’AFE, Michael Pilater a choisi de s’investir dans la commission de l’enseignement, des affaires culturelles et audiovisuelles de l’Assemblée. « C’est une chance culturelle pour la France d’avoir une communauté à l’étranger », estime le jeune élu. Pour lui, les chaînes francophones comme TF1 ou celles de France Télévision sont importantes pour garder le lien avec la mère patrie. Parmi ses travaux à la commission où il siège, Michael Pilater s’attaque à la question de la redevance audiovisuelle. Un Français ayant une résidence secondaire en France paie cette fameuse redevance, bien qu’il n’ait pas accès aux chaînes françaises à l’étranger à cause à la géolocalisation. « Si on paie cette redevance, on devrait y avoir accès et l’élargir à tous les français de l’étranger pour les programmes publics », propose l’élu AFE. Sinon, il faut l’abolir. Un amendement de Frédéric Lefebvre a été déposé en ce sens. [pullquote]« Depuis que le gouvernement socialiste est en place, il y a eu moins d’argent dans l’éducation française à l’étranger »[/pullquote]« Depuis que le gouvernement socialiste est en place, il y a eu moins d’argent dans l’éducation française à l’étranger », constate également Michael Pilater. Il note beaucoup d’incohérences dans le système des bourses scolaires, après la suppression en 2012 de la prise en charge des frais de scolarité (PEC) pour les Français inscrits dans un lycée à l’étranger. La suppression de la PEC a remis en cause « un principe d’égalité des conditions sociales et économiques des lycéens », forçant certaines familles à déscolariser leurs enfants du système français, selon lui. En contrepartie, les bourses remplaçant la PEC devaient être mieux réparties lorsque la mesure a été adoptée. « La réalité est que le système boursier n’est pas assez fourni, déplore Michael Pilater. Ceux qui en bénéficient ne reçoivent pas dans la majorité des cas une couverture à 100% des frais de scolarité. « Mon but est de faire augmenter le budget des bourses, car on ne pourra pas faire revenir la PEC sous le gouvernement actuel », indique-t-il. Le droit d’accès aux bourses est évalué en fonction du patrimoine mobilier et immobilier. Or, les Français qui ont une retraite par capitalisation en Amérique du Nord voient ce capital être inclus dans le calcul du droit d’accès aux bourses. « C’est une mesure injuste car on stigmatise ceux qui ont du capital par la retraite », dénonce l’élu AFE. Être à l’AFE c’est être « un élu de proximité » selon l’étudiant de Polytechnique Montréal. Michael Pilater participe à un groupe de travail sur le règlement de l’AFE, afin de donner les outils aux élus d’être de meilleurs relais entre l’administration française et leurs compatriotes à l’étranger. « Il faut donner les moyens aux élus de travailler car ils ne sont pas là pour faire de la figuration », croit-il. « J’ai assisté chaque personne qui m’a demandé de l’aide pour obtenir sa carte vitale » [caption id="attachment_8447" align="alignleft" width="297"]