Damien Regnard et Virginie Beaudet
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Hier soir, Damien Regnard, candidat aux législatives partielles d’Amérique du nord, soutenu par le Rassemblement des Français de l’Étranger (RFE), et sa suppléante Virginie Beaudet, ont rencontré les électeurs dans les locaux de la fédération des anciens combattants français de Montréal. Pour gagner, il mise sur une seule étiquette : celle de Français de l’étranger.
“Je pense qu’on a l’occasion unique dans cette élection partielle d’envoyer à l’Assemblée nationale un député de terrain qui va se mobiliser pour les Français de l’étranger, et ne va pas tomber dans un jeu politicien”, affirme Damien Regnard. Le candidat RFE veut croire à la victoire. Pour lui, cette élection partielle sera l’expression d’un double ras-le-bol des Français de l’étranger à l’égard des candidatures de parachutage, et de la politique d’un gouvernement socialiste qui les stigmatise.
Le seul candidat légitime
Depuis plusieurs semaines, Damien Regnard rôde son discours, il aiguise ses attaques contre ses adversaires de droite pour se positionner comme le seul candidat légitime de cette élection législative partielle. “Depuis qu’ils sont entrés en campagne, ils ne cessent de chercher des justificatifs pour briguer cette circonscription alors qu’ils ne sont même pas inscrit sur les listes électorales consulaires”, fustige-t-il à propos de Frédéric Lefebvre (UMP) et Louis Giscard d’Estaing (UDI). Il ajoute : “Si je suis élu des Français d’Amérique du nord, j’envisage très sérieusement de proposer que les parachutages de cette sorte deviennent totalement illégitimes, et que pour pouvoir se présenter dans une circonscription, on y soit résident depuis au moins deux ans.”
Confiant que les électeurs voteront en fonction d’enjeux localisés plutôt que sur l’étiquette d’un parti, Damien Regnard joue la carte de la proximité. Celle du vécu tout d’abord, ce père de famille résidant à la Nouvelle Orléans depuis 17 ans, et élu comme Conseiller à l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE) pour la circonscription de Houston (Lousiane, Arkansas, Texas et Oklahoma) depuis 2009, connaît les difficultés que rencontrent les Français de l’étranger quittant leur terre natale. Une proximité de terrain ensuite, puisqu’il sillonnera le continent nord-américain tout au long de cette campagne. Après Montréal, il se rendra à Québec et Ottawa puis continuera sa tournée américaine entamée au mois de mars. Il est appuyé dans sa démarche par trois Conseillers AFE du groupe RFE, dont deux du Québec : François Lubrina (Montréal) et Georges Mosser (Québec).
Le second cheval de bataille de Damien Regnard repose sur sa compétence et son réseau. Virginie Beaudet revient sur son engagement auprès du candidat : “Damien a des grandes qualités. Il est pragmatique, capable de trouver des solutions là où personne n’a vraiment exploré parce qu’il a une connaissance du terrain, et des dossiers qui est exceptionnelle (…) il est en contact avec des gens qui sont en difficultés, et il a une vision des choses différente de ce que quelqu’un pourrait présenter en étant à Paris.”
Les Français de l’étranger : une identité spécifique
Pour Damien Regnard, cette identité spécifique des Français de l’étranger demeure incomprise des instances parisiennes. Il déplore notamment la manière dont le gouvernement Hollande a géré dans l’urgence la suppression de la PEC ( prise en charge des frais de scolarité) sans se soucier de la réalité sur place des familles et des chefs d’établissement. Il montre du doigt la députée invalidée par le Conseil Constitutionnel, Corinne Narassiguin, qui serait restée silencieuse aux sollicitations de l’élu AFE sur ces dossiers locaux. “Elle a oublié le jour où elle est entré à l’Assemblée nationale qui l’avait élu, et ce pourquoi elle y avait été envoyée.”, lâche-t-il.
Plutôt qu’un député de Palais, Damien Regnard envisage donc sa situation “comme celle d’un député des départements d’Outre-Mer”, explique-t-il. S’il est élu, il compte privilégier un ancrage local fondé sur un réseau déjà bien constitué d’organisations et d’associations, et sur le rôle de sa suppléante. Il entend aussi se reposer sur une équipe capable de produire des amendements législatifs à armes égales pour les Français de l’étranger, dont il portera la voix dans l’Hémicycle sur tous les dossiers qui les concernent.
Même s’il le reconnaît qu’il est trop tôt pour faire des pronostics, Damien Regnard croit au moins avoir réussi le pari de faire partie des candidats qui comptent avec sa position de candidat local. Mais quand on lui demande qui il soutiendrait dans une configuration Frédéric Lefebvre/Louis Giscard d’Estaing au second tour, c’est la langue politicienne qui reprend ses droits chez cet homme définitivement ancrée à droite de l’échiquier politique : “Pour l’instant j’envisage d’être au deuxième tour, on verra à ce moment là.”
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Il y’a les français de l’étrangers, les français à l’étranger et d’étrange français qui pense apprendre le français aux étrangers. Et en plus il se croit dans les DOM-TOM…
Ce commentaire est bien vain. Un candidat non residant et sans attaches de long terme en Amerique du Nord ne peut en aucun cas etre legitime. En plus , si nous devions accepter un candidat parachute, merci de nous proposer autre chose qu’un second couteau. Fermons donc cette parenthese pathetique.
Il y a de bonne choses dans cette candidature mais je suis surpris par certains arguments démagogiques. L’opposition « candidat local » contre « candidat parachuté » n’a pas beaucoup de profondeur. Comme si un Français « du terroir » avait plus de légitimité qu’un autre Français, et connaissait comme sa poche une circonscription grande comme 30 fois la France… Entre parenthèses, Louis Giscard d’Estaing connaît très bien les États-Unis et sa suppléante, le Canada… Maintenant, il y a des brevets de bonne origine?