On savait le poids du Québec important dans cette 1ère circonscription d’Amérique du nord; Montréal pourrait bien en être le coeur dans les prochaines semaines. Après Franck Scémama, ancien secrétaire du parti socialiste de Montréal, c’est au tour de Virginie Beaudet de faire acte de candidature pour cette élection partielle.
« Une démocratie, c’est quand il y a du choix » lance Virginie Beaudet, pour expliquer sa décision d’être la suppléante de Damien Regnard, à la prochaine élection législative partielle. De sensibilité UMP (Union pour un Mouvement Populaire), elle avait hésité en mai dernier entre Frédéric Lefebvre et Julien Balkany, pour finalement choisir le new-yorkais. « Je veux faire de la politique autrement, sans me faire dicter mes choix par un parti politique parisien » ajoute-elle. Elle inscrit sa candidature non contre l’ancien secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy, mais en complément, pour faire partager son expérience du terrain.
Cette montréalaise d’adoption est arrivée en 1964 au Québec, alors qu’elle était enfant. Elle a fait sa scolarité dans le système français et québécois. Elle n’est pas une inconnue pour la communauté française de Montréal puisqu’elle fut longtemps active avec l’association des parents d’élève du collège Marie-de-France, notamment pour l’insertion des enfants handicapés dans le cursus normal.
Cet ancrage local ne sera pas inutile dans un Québec ou la sensibilité de gauche prédomine. Avec un tiers des électeurs de la circonscription, la province aura certainement les yeux de Chimène pour le candidat du parti socialiste, Franck Scemama, qui ne pensait pas revenir si vite à Montréal. Rentré en France récemment après sept ans passés en terre québécoise, il était encore l’année dernière, secrétaire de la section montréalaise du parti socialiste français. Chef d’orchestre de la campagne de Corinne Narassiguin, dont l’élection a été invalidée il y a trois semaines, il connait particulièrement bien les dossiers des Français du Québec, puisqu’il a été élu à l’Assemblée des Français de l’étranger pendant plusieurs années. Il devra néanmoins affronter l’incompréhension de ses compatriotes quant à la réforme des bourses scolaires, et un climat politique actuel défavorable au gouvernement Ayrault.