Depuis lundi, la première réunion de l’Assemblée des Français de l’Étranger « nouvelle formule » bat son plein. Alors que cette session est destinée à élire les instances dirigeantes, établir le règlement intérieur et créer les commissions de travail, la première journée a déjà réservé son lot de surprises puisque c’est un socialiste, Marc Villard, qui, contre toute attente, est élu à la présidence de la nouvelle assemblée.
La droite UMP-UDI avait pourtant fait ses comptes : 44 inscrits au Groupe Alliance de la Droite, du Centre et des Indépendants (UMP-UDI), 34 inscrits au Groupe PS-EELV, et 12 élus indépendants affiliés au sénateur UMP-RFE Robert Del Picchia. Si mathématiquement, la présidence de l’Assemblée des Françias de l’Étranger ne pouvait échapper à l’UMP, c’était sans compter sur un nouvel épisode de la guérilla qui agite l’UMP des Français de l’étranger depuis des mois. En effet, 11 voix, que l’on attribue aux fidèles du sénateur Del Picchia, se sont portées sur le candidat socialiste, et ont permis son élection.
On se souvient que le sénateur Del Picchia avait défié l’UMP dont il est membre, lors des élections consulaires de mai dernier, en présentant des candidats estampillés RFE un peu partout en Amérique du nord, contre les candidats UMP soutenus par le député Frédéric Lefebvre. Le sénateur Del Picchia vient ainsi de conclure un nouvel épisode de la division de la droite, en poussant son indépendance jusqu’à gauche.
L’origine de cette fronde « indépendantiste » serait le refus, par l’UMP, de constituer des groupes de 12 élus, nombre d’élus du RFE.
C’est le socialiste Marc Villard, qui remporte le scrutin et présidera l’assemblée composée de 90 membres. L’intéressé s’est dit surpris et « n’en attendait pas tant. »
Le sénateur UMP, Christophe-André Frassa ne décolère pas. « Minable, écoeurant », a écrit le parlementaire sur son mur Facebook pour dénoncer son collègue. « Élection guignolesque », dénonce Alexandre Bezardin, conseiller à l’AFE en Italie. Michael Pilater, conseiller à l’AFE pour le Canada s’est contenté de commenter sobrement : « les électeurs du RFE apprécieront ».
Mais c’est aussi la visite du nouveau Secrétaire d’État aux Français de l’étranger, Matthias Fekl qui a retenu l’attention de la seconde journée de travaux de l’assemblée. Le nouveau ministre en a profité pour annoncer la fin de la double présentation des personnes dans les consulats pour obtenir leur passeport dès 2015. Il a également lancé l’idée d’un registre central d’état civil numérique, et la prochaine dématérialisation des procurations, comme celles établies dans les mairies de l’Hexagone.
Il a également annoncé l’augmentation du montant des bourses scolaires pour les Français de l’étranger, et souhaité que les cas des familles ne répondant pas aux critères soient examinés individuellement. Il a proposé l’autofinancement des chambres de commerce à l’étranger. Il a bien-sûr remercié ses prédécesseurs pour le travail effectué, en omettant l’éphémère Thomas Thévenoud.
Quant aux conseillers à l’AFE de l’UMP, ils ont pu se consoler avec la visite de leur champion du moment, puisque ce n’est nul autre que Nicolas Sarkozy, qui est venu les saluer et leur indiquer toute l’importance qu’il accorde aux Français de l’étranger.
(crédit photo : Assemblée des Français de l’Étranger)
Hors de l’UMP point de salut ! Pourquoi avoir refusé au RFE la constitution d’un groupe ? La seule façon pour ces élus était de trouver une autre façon d’agir. Ils ont eu le courage de le faire et je les félicite d’avoir contourné le diktat
d’une droite obscure. Et mieux encore, ce groupe composé de personnes tout à fait honorables possède maintenant le pouvoir d’être entendu car l’UMP ne peut se passer d’eux. Bravo, bravo. Par ailleurs Marc Villard est une personne de grande qualité et modéré. Il porte l’étiquette de Gauche. Et alors… Ce n’est pas l’étiquette qui fait l’homme mais son action et ses valeurs. Que Mr Pilater ne se fasse pas trop de soucis, le RFE – qui a changé son appellation depuis la création du nouveau groupe – se porte bien et ses sympathisants apprécient le courage du sénateur Del Picchia. Nous sommes de droite car la droite française n’est pas monolithique.