L’UMP et les Jeunes Populaires de Montréal se sont rassemblés le 20 novembre pour célébrer l’arrivée du Beaujolais nouveau, pour le plaisir de se réunir entre adhérents, militants et sympathisants. Présent pour partager ce moment de convivialité, Léo Bureau-Blouin, ancien député péquiste, s’est confié à l’Outarde Libérée sur la remise en cause des frais de scolarité des étudiants français par le gouvernement libéral.
Avec une cinquantaine de personnes présentes, la soirée s’est déroulée dans la bonne humeur et la convivialité. « C’est formidable que nous soyons tous réunis, car avant, l’UMP c’était une division, lance la responsable du parti, Sarah Takforyan. À présent, nous sommes tous ensemble. »
Le conseiller à l’AFE pour le Canada et conseiller consulaire de Montréal, Michaël Pilater, a renouvelé son espoir de voir revenir sur la scène politique Nicolas Sarkozy lors des élections du président de l’UMP du 29 novembre prochain. « Après une guerre des chefs entre Copé et Fillon pendant deux ans, on a la possibilité de mettre fin à tout ça avec nos trois candidats que sont Bruno Le Maire, Nicolas Sarkozy, et Hervé Mariton, explique-t-il. Chacun est bien sûr libre de choisir son candidat, moi je choisis Nicolas Sarkozy aujourd’hui, parce que je veux que l’opposition retrouve une voix forte. »
Augmentation des frais de scolarité : « le jeu n’en vaut pas la chandelle »
Président du comité national des jeunes du Parti Québécois, Léo Bureau-Blouin a réagi pour L’Outarde libérée sur la question des frais de scolarité des étudiants français. « Il faut maintenir l’entente qui existe entre la France et le Québec, explique l’ancien député péquiste. C’est un avantage incroyable pour le Québec que d’avoir des dizaines de milliers de Français qui y étudient, car nombre d’entre eux s’y établissent par la suite, donc c’est économiquement et socialement rentable. » Pour Léo Bureau-Blouin, il s’agit là d’une richesse culturelle énorme.
Avec cette augmentation, le gouvernement gagnerait 10 à 15 millions de dollars, mais le jeu n’en vaut pas la chandelle selon lui, car les Français apportent énormément à la province en en faisant leur lieu de résidence, en investissant ou encore en créant des entreprises.
Selon lui, c’est aussi un argument politique pour le parti libéral. « Philippe Couillard n’accepte pas que les étudiants canadiens paient plus cher que des étudiants français, qui ne sont pas des citoyens, déclare-t-il. Or les étudiants canadiens ne s’établissent pas dans la même proportion au Québec, ils ne partagent pas la même langue, la même culture, ni la même tradition. J’espère que le parti québécois va talonner le parti libéral là-dessus. »
Léo Bureau-Blouin se dit cependant favorable à un plus grand accès pour les Québécois aux grandes écoles françaises comme HEC ou l’ENA, comme le souhaite le gouvernement libéral.
« Rien n’est signé, rien n’est décidé »
Selon Michaël Pilater, le gouvernement français est prêt à permettre l’accès aux grandes écoles aux étudiants québécois. Il explique également qu’il n’y aura pas de triplement de frais de scolarité, comme cela a pu être relayé dans les médias. « Pour le moment, on ne sait pas s’il va y avoir une hausse, on va devoir attendre la signature entre M. Hollande et M. Couillard, rien n’est décidé. Si des changements sont effectués, ce seront les étudiants qui arriveront à l’automne 2015 qui seront affectés, confie-t-il. On en saura davantage dans les prochaines semaines, car le budget libéral doit être présenté pour mars 2015. »
L’élu consulaire de Montréal précise par ailleurs plusieurs hypothèses qui pourraient exister dans cette nouvelle entente : « Une éventualité de mettre des quotas pour certains étudiants français et pas pour d’autres existe, ainsi que la possibilité de réduire les frais de scolarité pour les étudiants qui iraient étudier au 2e ou au 3e cycle. »
À l’origine d’une pétition qui a recueilli plus de 4000 signatures contre l’augmentation des frais de scolarité, Michaël Pilater ajoute : « Par cette pétition, on voit l’ampleur de l’inquiétude des étudiants».
« Il faut un même mariage pour les homosexuels et les hétérosexuels je ne vois pas pourquoi il y aurait des différences là-dessus! »
Quant à la volonté de Nicolas Sarkozy d’abroger la Loi Taubira, le sarkozyste Michaël Pilater, pense que l’ancien président de la République veut seulement réécrire certains passages, afin de mettre des verrous à la PMA et la GPA. « Il n’a pas été très clair sur ce sujet, mais n’a jamais dit qu’il était contre le mariage homosexuel », précise-t-il. Nicolas Sarkozy a également fait une distinction sur les mariages homosexuels et hétérosexuels, en proposant de réaliser deux unions différentes, ce à quoi Michaël Pilater n’est pas favorable : « Il faut qu’il y ait le même mariage pour les homosexuels et hétérosexuels, je ne vois pas pourquoi il y aurait des différences là-dessus! »
Selon lui, la France a connu une vraie fracture lors des manifestations en 2013, avec un million de personnes dans les rues. « Ce n’est pas bien d’ouvrir de nouveau ce débat quand on a cinq millions de chômeurs, ajoute M. Pilater. Les Français ont autre chose à penser, la priorité c’est l’emploi. »
(photo : Sarah Takforyan et Michaël Pilater – crédit : Nathalie Simon-Clerc)
L’UMP ne l’a pas invité. Tout le monde est le bienvenu
Amusant de voir l’UMP inviter Leo, quand je pense que le PS ne voulait aucun contact avec lui…..