Les 8 et 22 mars prochains, la comédienne Sophie Hartung se produira de nouveau sur les planches de la Salle Claude-Léveillée à la Place des Arts. Avec Sophie au Pays des Tuques, l’artiste caméléon propose un spectacle comique riche, mélange de poésie et d’humour, où les clichés franco-québécois sont apprivoisés avec finesse.
Elle est de retour sur scène depuis le 8 février. Son spectacle avait déjà connu un franc succès en novembre. Et on comprend pourquoi. Dans Sophie au Pays des Tuques, Sophie Hartung fait rire. Tout en caricaturant Français et Québécois sur leurs clichés respectifs, elle réussit à mêler monologues en alexandrins et sketchs en prose, en les parsemant de chansons grivoises. Et le résultat est étonnamment réussi.
Il faut dire que son expérience joue pour elle. D’abord formée au théâtre classique avant de bifurquer vers le one-woman show, elle a joué pendant de nombreuses années au Théâtre du Point Virgule à Paris. « Je rêvais d’entrer à la Comédie Française », nous confie-t-elle dans sa loge, après une représentation un dimanche de février. En sillonnant les routes de province avec sa compagnie, elle interpréta aussi de nombreux rôles dans les pièces des plus Grands : Shakespeare, Marivaux, Cocteau…
Castigat ridendo mores
Mais s’il est un auteur qui aura influencé sa carrière –et par là même, son spectacle–, c’est sans conteste de Molière qu’elle tient son inspiration. Comme chez le dramaturge, les stéréotypes n’ont pas la dent dure avec elle: le trait est grossi, les clichés poussés à leur paroxysme dans un seul but : susciter le rire pour mieux montrer l’absurde du propos. Les thèmes qu’elle aborde sont variés. L’amour, la santé et la condition féminine sont autant d’occasions pour ses différents personnages de mieux se jouer des clichés que les uns ont sur les autres.
« C’est un spectacle qui s’adresse autant aux Français qu’aux Québécois »
« C’est un spectacle qui s’adresse autant aux Français qu’aux Québécois », affirme la comédienne. Lorsqu’elle évoque une certaine Carla, ce sont les Français qui rient ; quand elle associe Stephen Harper à un virus, c’est au tour des Québécois. Mais tous finissent par rire de concert lorsqu’elle insinue – tout en jeux de mots et non sans quelque malice – qu’avoir une relation extraconjugale est « génétiquement français » ou que les Québécoises sont toutes « indépendantes, fonceuses et… castratrices ».
« Le Québec, j’y suis, j’y reste »
Profondément rabelaisienne, il est plaisant de voir une Sophie Hartung usant subtilement d’une ironie à la française et passant sans peine d’un registre à l’autre, alliant avec brio remarques burlesques et paroles héroïcomiques. Au lever du rideau, elle incarne l’un de ses personnages favoris dans le show: l’archétype de la Française ridiculement précieuse qui s’exprime en vers et débarque à Montréal pour « retrouver les grands espaces », « goûter au sirop d’érable » et « manger de l’orignal ».
Quelques tribulations plus tard, elle finira par tomber le masque, lavée de toutes ses idées reçues sur le Québec, au point de s’y installer définitivement… un peu comme son interprète et auteure. A l’origine venue outre-Atlantique pour y passer une année sabbatique, Sophie Hartung n’en est jamais repartie. « Mon choix s’est fait en six mois. Ce n’était pas du tout réfléchi, j’ai eu un coup de cœur », se souvient-elle. C’était il y a treize ans.
Pour réserver : Billetterie Visionner des extraits de son spectacle : (crédit photo et vidéo : Sophie Hartung)]]>