Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l’exploitation de la ferme familiale. Poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l’éloignement de sa famille et un passage inévitable à l’âge adulte.
Un « feel good movie » émouvant et rafraichissant. La comédie rurale attendrissante d’Éric Lartigau a séduit la critique et gagné le cœur du public dès sa sortie en France. Avec 6 nominations aux César et bientôt 7,4 millions de spectateurs, La Famille Bélier est le grand succès cinématographique français de ce début d’année.
Inspiré du poignant récit Les Mots qu’on ne me dit pas de Véronique Poulain publié chez Stock, le film parvient à restituer avec sensibilité et humour cette période charnière qu’est l’adolescence tout en nous faisant partager le quotidien si singulier de cette jeune « entendante » évoluant au sein d’une famille de sourds.
Grâce à un casting judicieux, on découvre avec enchantement l’actrice et chanteuse, Louane Emera, épatante de simplicité et de justesse dans le rôle de Paula, tandis que Karin Viard, François Damiens et Éric Elmosnino proposent une interprétation tout en générosité et en technicité. Le défi était pourtant de taille pour les acteurs, car il leur aura fallu pas moins de six mois et quatre heures par jour pour apprendre la langue des signes bimodale. Le résultat est surprenant et tout à fait crédible.
À l’occasion de la sortie en salle le 8 mai prochain au Québec, Eric Lartigau accompagné de la jeune Louane Emera, récipiendaire du meilleur espoir féminin aux césars 2015, est venu présenter le film en avant-première au cinéma du Quartier latin, le 27 avril. La Famille Bélier, qui a déjà remporté le prix Coup de cœur du public Radio-Canada au Festival Cinéma du monde de Sherbrooke, s’apprête désormais à conquérir le cœur du public nord-américain.
TOP 2 La French de Cédric Jimenez – sortie en salles le 24 avril.Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge chargé du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.
Un polar réaliste et intimiste. Qualifié de « fresque romanesque plongée dans la réalité » par la presse, le film de Cédric Jimenez raconte l’âge d’or de la French connection ainsi que son démantèlement sous l’impulsion du célèbre juge Michel. Le long métrage, qui a reçu le plus gros budget du cinéma français en 2014 avec près de 21 millions d’euros, est une belle reconstitution des années 70 et propose une lecture intimiste de l’Histoire. Au-delà du grand banditisme, de la corruption et de la violence, on découvre le destin croisé, et lié, de deux hommes que tout oppose. Un face à face haletant pour un drame à dimension humaine bien ficelé. Cédric Jimenez, qui a tout de suite choisi de raconter l’histoire à travers le juge Michel, déclare : « Le juge est un héros, un homme exceptionnel qui a fait passer l’intérêt collectif avant son intérêt personnel, ce qui est rare dans le monde dans lequel on vit ».
En ce qui concerne le casting, on retrouve avec plaisir les « chouchous du cinéma français » : Jean Dujardin, Gilles Lellouche et Benoit Magimel dans des rôles d’envergure. Incarnant avec brio la détermination, l’intégrité, et la part d’ombre du juge, Jean Dujardin tient son rôle avec force et constance. Gilles Lellouche, qui semble dans les premières minutes du film manquer de charisme en parrain mafieux, livre finalement, au fur et à mesure des plans, une prestation sentie, profonde, intense et sans fioriture.
En bref, une histoire vraie touchante et captivante qui saura embarquer le public québécois…mais aussi le faire rire (en effet, deux petites allusions au Canada se sont glissées dans le film). À vous de voir !
TOP 3 L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet de Jean-Pierre Jeunet– sortie en salles le 10 avrilLe jeune T.S. Spivet, vit dans un ranch isolé du Montana avec ses parents, sa soeur Gracie et son frère Layton. Petit garçon surdoué et passionné de science, il a inventé la machine à mouvement perpétuel, ce qui lui vaut de recevoir le très prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington. Sans rien dire à sa famille, il part, seul, chercher sa récompense et traverse les États-Unis sur un train de marchandises. Mais personne là-bas n’imagine que l’heureux lauréat n’a que dix ans et qu’il porte un bien lourd secret…
Un road movie esthétique et fantasmagorique. Tourné en partie à Montréal et en Alberta, le dernier né de Jean-Pierre Jeunet ̶ réalisateur du cultissime Amélie Poulain, de Delicatessen ou encore Alien, la résurrection ̶ est une coproduction franco-québécoise. Sorti en France en fin 2013, L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet est l’adaptation du roman du même nom écrit par le jeune écrivain américain Reif Larsen en 2009. Une histoire particulièrement riche et prometteuse qui a pourtant du mal à s’épanouir sur grand écran.
En effet, ce ne sera pas le meilleur film de Jean-Pierre Jeunet. Malgré une esthétique chiadée, des paysages sublimes et une photographie à couper le souffle, le long métrage en 3D présente des longueurs et peine à trouver son assise. Si la marque surréaliste et fantaisiste qui a fait le succès de Jeunet est bien reconnaissable, elle semble toutefois desservir le récit. Le résultat est improbable et alambiqué. Anachronismes, incohérences, le film, qui se définit comme « un western pour enfants », est également truffé de situations périlleuses qui ne semblent pas toujours adaptées à un jeune public.
Entre deux eaux, ballotté entre rêve et réalité, le spectateur se noie parfois. Si certaines scènes sont cocasses, et l’atmosphère générale du film agréable, l’émotion peine à poindre, comme une sorte de rendez-vous manqué.
L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet a remporté 3 Césars pour sa photographie, ses décors et ses costumes, mais n’a atteint que 636 000 entrées pour un budget de 33 millions de dollars. Pour les amateurs de grands espaces, de 3D et de belle photographie, ce film reste cependant un régal pour les yeux et permet un bon moment de détente.
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