Cette année encore, le Cirque du Soleil met un artiste québécois en avant. Après Robert Charlebois et Beau Dommage les années précédentes, un des plus grands cirques du monde s’attaque à Luc Plamondon, auteur de plus de 400 chansons dans sa carrière. 75 minutes de spectacle pour mêler la poésie du chanteur aux talents des artistes du Cirque du Soleil et des étoiles montantes de la chanson francophone au Québec. Retour sur la Première, où Luc Plamondon s’est exprimé devant la presse.
Par Léa Villalba, journaliste
Des succès musicaux à la saveur 2017
Auteur de nombreux titres à succès, Luc Plamondon s’avère être un monument au Québec mais aussi en France, où il a écrit pour de nombreux artistes dont Julien Clerc, Barbara ou encore avec le regretté Michel Berger, avec qui il compose le mythique Starmania. La comédie musicale, qui a marqué toute une génération, a notamment révélé un jeune auteur compositeur interprète, Daniel Balavoine.
On revit alors ses nombreux titres, mis à la saveur contemporaine, grâce à des collaborations avec des chanteuses québécoises. Martha Wainwright, Milk & Bone, Klô Pelgag, Beiries, La Bronze, Marie-Pierre Arthur, Judith Little-D, Gardy Fury, Marie Mai, Valérie Carpentier, Catherine Major, Safia Nolin, Marie-Josée Lord, Ariane Moffatt, Gabrielle Shonk, Diane Dufresne et la franco-québécoise Betty Bonifassi se sont prêtées au jeu de réinterpréter des monuments musicaux, aux arrangements rock, voir même parfois électro. Un défi à révéler, qui n’a pas empêché le public de reprendre en cœur ses titres favoris.
« Ça fait très chaud au cœur de voir revivre les chansons dans un cadre comme ça »
« On dirait qu’elles ont été enregistrés cette année »
C’est une bande sonore, toute nouvelle donc, qui accompagne le spectacle des saltimbanques. On entend alors, entre autre, « Oxygène », « Le parc Belmont », « le blues du businessman », « les sans-papiers », « S.O.S d‘un terrien en détresse », « Ma mère chantait toujours », « île aux mimosas » ou encore « Le monde est stone » et «Hymne à la beauté du monde ». Une vingtaine de chansons dont un medley ludique où les artistes se prêtent au jeu de l’absurde et du second degré.
« C’est plus qu’un hommage, c’est un grand cadeau »
Les chansons de Luc Plamondon sont aussi synonymes d’anecdotes, qu’ils racontent de façon touchantes, aux journalistes. Il explique alors la guerre entre Fabienne Thibault et Ginette Reno pour s’approprier « Ma mère chantait toujours » ou encore l’évènement tragique d’une jeune poétesse qui a crié « Vous avez tué la beauté du monde » avant de s’immoler par le feu, qui lui a inspiré l’ « Hymne à la beauté du monde ».
Installations grandioses et construction d’un univers poétique
Pour illustrer la poésie des paroles de Luc Plamondon, Daniel Fortin, directeur de la création, a construit tout un univers, un mariage parfait entre costumes, numéros, mise en scène, personnages et musique. On découvre alors un carrousel mécanique où de grands pans métalliques se déplacent et font évoluer le décor. Le maestro, aux airs d’Amadeus, est un clown maladroit qui cherche à animer un automate aphone. Personnage récurrent du show, il donne un aspect humoristique, touchant et très loufoque à son homologue, Luc Plamondon.
On assiste à la mise en place de numéros spectaculaires très diversifiés. De la corde lisse à la danse, en passant par un duo de sangles, des porteurs parallèles, une planche coréenne, une roue Cyr, un numéro de feu, des bungees aériens et bien d’autres, le public doit bouger la tête, de droite à gauche et surtout du plateau jusqu’aux hauteurs aériennes pour suivre les artistes dans leur délire. Des installations spectaculaires donc, dignes du Cirque du Soleil.
« J’étais comme un enfant »
On suit alors une trame dramaturgique où le personnage principal côtoie des automates modernes, des robots métalliques qui s’illuminent parfois de lumière ou qui jettent des paillettes. Dans un décor mouvant, l’humour côtoie la magie du spectacle et des talentueux membres du Cirque du soleil. S’envoler, tourner à toute vitesse, lancer des flammes, danser horizontalement, jouer avec des cadres et des trapèzes suspendus très haut dans les airs, un spectacle tout en hauteur et en envol qui animent l’imagination de tous et crée un univers hors du commun, proche de celui d’un film fantastique.
« Je ne pensais pas finir ma vie dans un cirque »
Les élastiques se mêlent à la rigidité du métal, la douceur d’un tissu fluide à une cage dorée solide, le carrousel gothique à une lumière féérique. Une esthétique très recherchée qui rappelle un peu l’univers lumineusement sombre du génie Tim Burton. Un décor et des costumes donc très parlant qui assurent tout un choix artistique et qui gagnent à être vus.
Un spectacle éblouissant qui saura ravir l’imagination de tous, « un show très puissant » d’après Luc Plamondon lui-même. A voir, du 19 juillet au 19 aout 2017, à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières.
(crédit photo de Une: Amphithéatre Cogéco – Trois-Rivières)
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